En avion, seules les heures de vol comptent !

26 juin 2003

En matière de pilotage aérien, l’expérience ne se mesure pas à l’âge mais au nombre d’heures de vol. Les pilotes qui affichent plus de 5 000 heures au compteur ont ainsi un risque d’accident deux fois moins élevé que leurs confrères moins expérimentés.

Ce constat – finalement guère surprenant – émane d’un vaste travail réalisé par le Pr Guohua Li et son équipe, de la Johns Hopkins Medical School. Ils ont passé au crible plus de 13 millions d’heures de vols réalisées entre 1987 et 1997 par 3 300 pilotes. Leur objectif était de déterminer si l’âge d’un pilote constituait vraiment un facteur de risque d’accident.

Au total, 99% des pilotes suivis dans le cadre de ce travail étaient des hommes, dont l’âge moyen était compris entre 45 et 49 ans. Chacun affichait une moyenne de 9 700 heures de vol depuis le début de leur carrière. Au cours de la période étudiée, 66 « crashes » ont été recensés.

Et les avions en question n’étaient pas forcément commandés par des pilotes « âgés ». Bien au contraire. Les auteurs montrent ainsi que l’expérience du pilote, c’est-à-dire son nombre d’heures de vol effectif, était une bien meilleure indication du risque d’accident que son âge. « Le règlement de l’aviation fédérale interdit de piloter au-delà de 60 ans. Or il semble que cette décision ne soit basée sur aucun fondement scientifique », conclut Guohua Li.

  • Source : American Journal of Epidemiology, 15 mai 2003

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