En hiver aussi, préservez votre capital soleil !
21 janvier 2014
©Phovoir
Lors des dernières journées dermatologiques de Paris (10-14 décembre), un symposium tout entier a été consacré à la kératose actinique. Cette affection cutanée se manifeste par l’apparition de croûtes rugueuses sur des zones régulièrement exposées au soleil. Quelles en sont les conséquences ? Cette maladie est-elle grave ? Comment s’en protéger ?
« La kératose actinique que l’on appelle aussi kératose solaire, est le premier signe cutané traduisant le vieillissement de la peau, la perte de nos moyens de défense contre les UV », explique le Pr Brigitte Dréno, Responsable du service de Dermato oncologie au CHU de Nantes. « Elle apparaît parce que notre peau a été trop souvent exposée aux rayons ultraviolets. C’est un vrai signe d’alerte, qui peut annoncer l’apparition de cancers cutanés. La kératose se manifeste d’abord par de petites taches brunes ou jaunes sur un fond rougeâtre, de moins d’un centimètre de diamètre et rugueuses au toucher.
« Les zones les plus concernées sont le visage, les avant-bras, le dos des mains ». L’affection apparaît le plus souvent chez des personnes à peau claire. « C’est ce que nous appelons les phototypes I. Ils ont en réalité été exposés de manière chronique au soleil. C’est pour cela d’ailleurs, que nous retrouvons une plus grande fréquence de kératoses chez les agriculteurs et les marins ». Et de manière générale parmi les travailleurs en extérieur, mais également chez certains sportifs.
Toujours faire surveiller sa peau
« Notre peau est soumise aux effets des ultraviolets. Notre système immunitaire et certains enzymes nous défendent contre les agressions de ces UV. Mais après de multiples attaques, nous perdons cette réserve de protection.
Seul un dermatologue pourra identifier si la lésion est bien une kératose solaire. « Lorsque c’est le cas, nous expliquons au patient que cette lésion est un signe d’alerte qui indique un risque potentiel de voir apparaître un carcinome épidermoïde dans les années à venir. Donc, nous allons lui proposer de mettre en place une surveillance ».
Le Pr Brigitte Dréno insiste donc sur les moyens de prévention. « Le plus simple, c’est de se protéger contre les effets du soleil en utilisant des crèmes solaires. L’été bien entendu, mais également à l’automne, au printemps et même en hiver pour celles et ceux qui partent à la montagne ou dans les pays chauds. Il a été démontré que ces crèmes avaient un effet préventif ». Autre conseil, porter un chapeau ou une casquette en cas de calvitie.
Dernier point, les ultraviolets impliqués dans le développement des kératoses ne sont pas que les UVB mais aussi les UVA. « Ces derniers traversent les nuages et les vitres. Et nous les retrouvons plus particulièrement dans des régions comme la Bretagne et les Pays de la Loire, plutôt que dans le Sud de la France. Ce qui explique d’ailleurs, pourquoi nous y observons une fréquence plus élevée de kératoses ».
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Source : Interview du Pr Brigitte Dréno, 9 décembre 2013
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot