Enceinte, les médicaments, ce n’est pas n’importe comment !
13 mars 2024
Vous avez envie d’un bébé, vous êtes enceinte, vous allaitez ? Attention à l’automédication, prévient l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En effet, pour votre santé, celle du fœtus et de votre futur enfant, il faut redoubler de prudence envers tout médicament. Les conseils de votre médecin et de votre pharmacien sont indispensables.
D’une manière générale, la prise des médicaments, y compris ceux vendus sans ordonnance et les plus courants, doit être évitée au cours de la grossesse, car ils peuvent comporter des risques pour l’enfant à naître. C’est par exemple le cas des médicaments de la classe des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou l’aspirine : ils ne doivent jamais être pris après le 5e mois de grossesse.
Bannir l’automédication
Le conseil d’un professionnel de santé doit toujours être obtenu avant de prendre un médicament, y compris ceux sans ordonnance, ceux issus d’une ancienne prescription, ou encore ceux à base de plantes et les huiles essentielles.
En effet, les risques encourus par l’enfant varient en fonction du médicament et de la période de la grossesse. Les effets malformatifs, qui se manifestent par des anomalies dans le développement de l’embryon (comme des malformations cardiaques, un bec de lièvre ou des défauts de formation des membres), sont principalement associés aux expositions en début de grossesse, avec un risque maximal au premier trimestre. Il existe aussi des effets appelés fœtotoxiques, se traduisant par un impact sur la croissance du fœtus ou la maturation des organes (tel qu’un faible poids à la naissance ou des atteintes rénales). Ce risque est accru à partir du 2e trimestre de la grossesse.
Pour leur part, les effets néonataux sont principalement liés à des expositions en fin de grossesse ou pendant l’accouchement, pouvant résulter du médicament lui-même ou de la privation du médicament entraînant un syndrome de sevrage. Enfin, les effets à distance de la naissance englobent des troubles diagnostiqués chez l’enfant après la naissance (tels que des troubles cognitifs, du comportement ou des problèmes survenant à la seconde génération). Ils représentent un risque persistant tout au long de la grossesse.
Lorsqu’un traitement médicamenteux est nécessaire chez une femme enceinte
Pendant la grossesse, les bouleversements physiologiques peuvent entraîner des modifications de l’efficacité de certains médicaments. C’est la raison pour laquelle, si vous souhaitez avoir un enfant ou êtes enceinte, il est indispensable de discuter avec votre médecin de tous les traitements en cours.
Une affection aiguë ou chronique peut amener le professionnel de santé à prescrire un médicament chez une femme enceinte, dont il saura évaluer le rapport bénéfice/risque pour la mère et l’enfant à naître. Découvrir qu’elle est enceinte ne doit jamais inciter la femme à décider d’arrêter d’elle-même son traitement ou de modifier les doses prescrites : elle pourrait perdre les bénéfices de son traitement ou voir réapparaitre ses symptômes, ce qui est susceptible de mettre en danger sa santé comme celle de son bébé.
De manière générale, une femme enceinte devrait toujours informer de sa grossesse les professionnels de santé qu’elle consulte (médecin, pharmacien, kinésithérapeute, radiologue, dentiste…). Ils en tiendront ainsi compte dans sa prise en charge.
-
Source : campagne ANSM 2024 ; Dossier thématique Médicaments et grossesse (ANSM, consulté le 13/03/24)
-
Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet