Endométriose : améliorer le dépistage

13 mars 2012

Alors que s’achève la semaine européenne de lutte contre l’endométriose (du 7 au 13 mars), force est de constater que le dépistage de cette maladie reste encore très insuffisant en France. Cette prolifération de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine, n’est pourtant pas une maladie rare. Elle concerne en effet de 10% à 15% des femmes en âge de procréer. Le Dr Eric Sauvanet, chef du service de chirurgie gynécologique du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, en rappelle les symptômes révélateurs. Il fait aussi le point sur sa prise en charge… et appelle à un dépistage plus systématique.

Les patientes souffrant d’endométriose présentent des douleurs très typiques, intenses, pendant leurs règles. « Ces douleurs sont si fortes qu’elles empêchent souvent les malades d’aller travailler. Ces femmes présentent également de manière tout à fait typique, des douleurs à la défécation. Toujours pendant la période menstruelle. Leurs rapports sexuels sont souvent douloureux, la douleur étant localisée au fond du vagin. Enfin, elles peuvent aussi avoir du sang dans leurs selles, et souffrir au moment d’uriner, pendant et après les règles ».

En général, deux raisons poussent les patientes à consulter : la douleur et l’infertilité. Ces femmes en effet, sont plus nombreuses à connaître des difficultés à procréer. Pourtant, « certaines patientes n’ont aucune difficulté à avoir un enfant, même si elles ressentent les douleurs » liées à l’endométriose. Au contraire, il arrive que « d’autres ne souffrent pas mais n’arrivent pas à tomber enceintes », souligne-t-il.

Trop peu d’équipes spécialisées

Difficile à diagnostiquer, la maladie nécessite une prise en charge pluridisciplinaire. En effet, « le dépistage n’est pas toujours bien fait. Et il existe peu d’équipes spécialisées en France », se désole notre spécialiste. Résultat, les patientes se retrouvent souvent démunies face à leurs symptômes. Pour dépister une endométriose, « il faut commencer par faire un bilan clinique, puis une échographie. Lorsque celle-ci ne révèle rien mais que les symptômes sont typiques de la maladie, une Imagerie par Résonance magnétique (IRM) doit être prescrite », poursuit-il.

Le dépistage est d’autant plus important qu’il existe des traitements efficaces. « Pour équilibrer la patiente, c’est-à-dire soulager sa douleur, le médecin peut la placer sous pilule contraceptive ou encore sous traitement progestatif en continu. Les règles, et donc les symptômes qui y sont liés, sont ainsi éliminées. S’il n’y a pas d’amélioration, la mise en ménopause artificielle peut être une solution transitoire. Enfin, l’exérèse complète des lésions sous cœlioscopie peut soulager les douleurs, et parfois soigner l’infertilité », ajoute le Dr Sauvanet.

Aller plus loin :
Consultez le site d’EndoFrance, association française de lutte contre l’endométriose.

  • Source : interview du Dr Eric Sauvanet, chef du service de chirurgie gynécologique du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, 13 mars 2012

Aller à la barre d’outils