Enfant unique : la chasse aux idées reçues
12 septembre 2019
Evgeny Atamanenko/shutterstock.com
« Egoïste », « centre du monde », « capricieux » voire « asocial »… L’enfant unique traîne bien trop souvent une image négative, sur fond d’idées reçues. Tentative d’explication, entre étude scientifique et avis de professionnelle à l’appui.
« Forcément, l’attention des parents va être davantage focalisée sur l’enfant, s’il s’agit du seul », rappelle Valérie P., psychologue près de Nantes. « Il ne faut pas nier que dans certains cas, cet enfant seul est particulièrement gâté et surprotégé par ses parents. Ça existe mais pas question pour autant d’en faire une généralité. »
En 2017, une étude réalisée en Chine – pays de l’enfant unique – met justement en évidence quelques aspects de la personnalité de l’enfant élevé sans frère ni sœur. Les auteurs mettent en évidence une structuration différente de certaines parties du cerveau comme le cortex. De quoi développer, semble-t-il davantage de capacités liées à la « créativité » et à l’« amabilité », par rapport à ses pairs.
Gagner et perdre
La psychologue Valérie P. refuse de tirer des généralités en matière de comportement et de traits de personnalité. Tout juste préconise-t-elle d’inscrire volontiers l’enfant à la crèche « afin de l’aider à apprendre à partager et de le confronter aux autres dans un autre cadre que l’école ». Et un sport collectif ? « Pourquoi pas mais en matière d’activité, le plus important est qu’il en choisisse une qui lui plaise ». Un dernier point : à la maison, lorsque vous jouez avec lui, ne le laissez pas gagner sous prétexte qu’il est un enfant et que vous adorez voir sa mine de vainqueur. « Il doit aussi apprendre à perdre », conclut-elle.
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Source : Brain Imaging and Behavior, avril ; 2017, Volume 11, Issue 2, pp 493–502 – Interview de Valérie P., juin 2019
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon