











© kpatyhka/shutterstock.com
Vous désespérez de voir un jour votre enfant se régaler avec autre chose que des coquillettes ? Bonne nouvelle : cela finira sans doute par arriver. Car la néophobie alimentaire, soit la crainte et/ou le refus d’aliments nouveaux, ne dure pas éternellement. Surtout, elle est parfaitement normale et fréquente de 18 mois à 6 ans. On la retrouve même dans d’autres espèces animales, comme le rat, le singe et certains oiseaux, indique l’Association française de Pédiatrie Ambulatoire sur son site internet.
« Le rejet ne se produit pas lors de la dégustation mais auparavant par la vue, l’odeur, le toucher des aliments », précisent les spécialistes. Il est également courant que certains aliments, après avoir été acceptés, deviennent subitement indésirables. C’est notamment le cas des légumes, des fruits et du poisson, « alors que les aliments à forte densité calorique, certaines viandes et les aliments sucrés restent appréciés ». Et, bien sûr, les coquillettes.
Il est possible d’agir en amont, afin de « prévenir » la néophobie alimentaire : « à l’âge de la diversification (entre 4 et 6 mois, ndlr), les aliments dont les arômes ont déjà été rencontrés in utero ou lors de l’allaitement sont mieux acceptés ». En effet, dès la grossesse, le fœtus est exposé aux saveurs et arômes des aliments ingérés par sa mère. C’est également le cas lorsque celle-ci choisit de l’allaiter. Si son alimentation a été suffisamment diversifiée, alors l’enfant sera plus ouvert à ces arômes et saveurs, puisqu’il les aura déjà rencontrés.
Mais comment faire accepter de nouveaux aliments ? L’Association française de Pédiatrie Ambulatoire recommande de proposer un nouvel aliment au moins 8 fois à un bébé (jusqu’à 15 à un enfant plus grand), « sans contrainte ». Autre conseil : « il est préférable que les aliments soient proposés un à un pendant les premiers mois de la diversification pour que l’enfant apprenne le goût et la texture de chaque aliment ». Les saveurs acides ou amères, et les textures granuleuses ou collantes sont celles qui nécessitent le plus de patience.
On l’a dit, la défiance à l’égard des aliments nouveaux peut durer pendant quelques années. Alors pour éviter que chaque repas ne tourne à la foire d’empoigne, voici quelques pistes :
Si l’enfant de plus de 6 ans s’obstine à ne manger qu’un seul type d’aliments (ni fruits ni légumes), avec un risque de carence et de ralentissement de la croissance, alors il ne s’agit pas d’une néophobie alimentaire (transitoire et réversible), mais d’un comportement « pathologique, durable et rare » qui nécessite une prise en charge médico-psychologique. Si votre enfant est concerné, parlez-en à son médecin.
Source : Association Française de Pédiatrie Ambulatoire - Octobre 2022
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche