Enfants : trop de temps derrière les écrans !
29 juillet 2022
Les recommandations d’exposition aux écrans n’ont pas varié depuis 2008, mais les dernières études montrent que le temps d’exposition des enfants aux écrans a doublé, voire triplé… Il est urgent d’agir !
Les chaînes de télévision, ont relayé, du 8 au 11 juillet, un spot de sensibilisation aux risques de la surexposition aux écrans. Comme chaque année depuis 2008, date où une chaîne « spéciale bébés » a failli voir le jour, les autorités publiques – hier le CSA, aujourd’hui l’ARCOM* – répètent inlassablement les mêmes recommandations :
– Avant 3 ans : zéro écran sans accompagnement, l’interaction avec le monde qui l’entoure est indispensable à son bon développement ;
– De 3 à 8 ans : l’enfant peut commencer à regarder des programmes adaptés à son âge, pas plus de 10 mn par jour pour les tout-petits et maximum 30-40 mn par jour pour les plus grands. Journaux télévisés et chaînes d’information sont à proscrire ;
– De 8 à 10 ans : l’enfant ne doit pas être livré à lui-même derrière un écran, il peut regarder des programmes adaptés à son âge mais doit sinon être accompagné (vous pouvez commencer à regarder le JT avec lui). Temps maximal : pas plus d’1 heure par jour ;
– Dans tous les cas, quel que soit l’âge : jamais le matin, ni pendant les repas, ni avant le coucher. Et pas d’écrans dans la chambre !
Quels risques pour la santé ?
Ces recommandations valent aussi pour les smartphones, consoles de jeux, tablettes et ordinateurs… mais elles semblent loin d’être très suivies : l’étude Junior Connect menée tous les 5 ans par IPSOS auprès de 4000 enfants et adolescents âgés de 1 à 19 ans, montre que les 1-6 ans passent en moyenne 6 heures par semaine sur Internet (contre 2 heures en 2012), les 7-12 ans 9 heures (contre 4h50 en 2012) et le double pour les 13-18 !
Chez les plus petits, la lumière bleue des écrans risque d’entraîner des lésions irréparables de la rétine, en cas de surexposition. Avant 6 ans, le cristallin n’est pas encore suffisamment opaque pour pouvoir la filtrer correctement.
Cette lumière peut en outre agir sur la synthèse de la mélatonine, modifiant les cycles jour/nuit et entraînant des troubles du sommeil, de la vue ou encore de la concentration. C’est encore confirmé dans un article paru en juin.
Enfin, le temps passé derrière un écran est du temps durant lequel on ne se dépense pas. Surpoids et mal-être menacent particulièrement les adolescents addicts aux écrans. Notre Agence sanitaire (Anses) s’en est alarmée fin 2020 dans un rapport. Mais cela suffira-t-il à revoir les usages ?
*Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, née début 2022 de la fusion du CSA et d’Hadopi
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Source : ARCOM, Anses, HSCP
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Ecrit par : Clara Delpas - Édité par : Emmanuel Ducreuzet