Epidémie de cryptosporidiose : l’eau du robinet en cause ?
22 novembre 2019
Yuri Samsonov/shutterstock.com
Une épidémie de cryptosporidiose, une maladie diarrhéique causée par un parasite microscopique transmis via l’eau, a concerné une quarantaine de personne dans le sud-est de la France. De quoi s’agit-il ?
La cryptosporidiose est une maladie parasitaire « due à une coccidie de petite taille, Cryptosporidium spp, qui se développe dans […] l’intestin de l’homme et d’une grande variété d’animaux », peut-on lire sur le site Orphanet. Elle se manifeste par « des diarrhées aiguës, parfois fatales chez les populations les plus vulnérables comme l’enfant en bas âge souffrant de malnutrition, ou les patients immunodéprimés (par exemple ceux infectés par le VIH) », précise l’Inserm.
Pourquoi on en parle ? Depuis le 7 octobre, « une quarantaine de personnes aurait été infectée par cette maladie » dans le secteur de la ville de Grasse (Alpes-Maritimes). En cause dans cette épidémie localisée ? L’eau du robinet est soupçonnée car « ce parasite intestinal se propage principalement par la contamination d’eau de consommation ». En effet, la zone concernée est « alimentée en eau par le canal du Foulon (ouest des Alpes-Maritimes), qui aurait pu être contaminé suite à de fortes précipitations », précise l’Agence Régionale de Santé PACA.
C’est pourquoi, « le jeudi 21 novembre, les habitants de la région de Grasse ont donc été invités à ‘consommer de l’eau embouteillée’ » par l’ARS. Laquelle recommande également de « faire bouillir l’eau du robinet pendant deux minutes avant de l’utiliser pour la préparation des aliments », en particulier pour les personnes les plus fragiles.
Les résultats d’analyse des prélèvements réalisés sur site sont attendus dans les prochains jours.
Pas de traitement à ce jour
« Les moyens thérapeutiques sont actuellement très limités et dans certains cas inefficaces pour éliminer ce parasite », informe l’Inserm. Pour autant, des chercheurs ont découvert une piste prometteuse. Un nouveau candidat-médicament appelée AN3661, réduit drastiquement l’infection de Cryptosporidium mais également celle de Toxoplasma, le parasite responsable de la toxoplasmose. Des essais précliniques chez la souris « montrent une efficacité remarquable in vivo avec des traitements de l’infection en dose unique chez des souriceaux ou des souris immunodéprimées ».
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Source : Inserm, 22 novembre 2019 – ARS PACA, 22 novembre 2019
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet