











” Après une catastrophe naturelle, le risque d’épidémie lié aux cadavres est négligeable “. Pour la première fois, une vaste étude internationale permet de l’affirmer. Et au passage, de tordre le cou à quelques idées reçues.
Avec la collaboration de plusieurs équipes de Médecins du Monde, Oliver Morgan de la London School of Hygiene and Tropical Medicine s’est penché sur les risques de contaminations infectieuses consécutifs aux catastrophes.
Il montre ainsi que ” les craintes selon lesquelles les cadavres seraient à l’origine d’épidémies sont largement infondées. Ces peurs sont en plus à l’origine d’une certaine précipitation dans le traitement des corps. Ce qui provoque des souffrances supplémentaires pour les proches “.
Pour étayer ses propos, l’auteur prend l’exemple de la peste, du choléra, de la typhoïde, de la tuberculose et de la variole, toutes maladies ” hautement contagieuses “. Mais comme il l’explique, ” les germes qui en sont responsables sont incapables de survivre longtemps dans les conditions qui sont celles d’un cadavre. Il est donc peu probable que les épidémies résultent de contacts avec les cadavres. En revanche les survivants, eux, peuvent en être à l’origine “.
Il rappelle toutefois que la manipulation de dépouilles n’est pas dénuée de risques sanitaires. ” Elle doit être réalisée par du personnel militaire entraîné, ou toute autre personne habituée à la gestion de catastrophes. Ces secouristes doivent être vaccinés contre l’hépatite B et la tuberculose. Et ils doivent porter des gants. Enfin, les brancards et les véhicules qui ont servi à transporter les corps doivent être désinfectés “.
Source : Pan American Journal of Public Health, Mai 2004 - Crédit photo-SDIS54
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.