Essais anti-SIDA en Haïti : entre éthique et attaques…

15 octobre 2001

Les responsables de l’expérimentation en Haïti d’un candidat vaccin anti-SIDA manquent-ils à l’éthique ? Utilisent-ils les malades à leur insu, ” comme des cobayes ” ?
Pour Migrants contre le SIDA, pas de doute. L’européen Aventis Pasteur et l’américain VaxGen, qui fournissent les candidats-vaccins, commettent ” des écarts considérables aux normes d’éthiques “. Mais en vérifiant l’info, surprise : car en fait ces essais sont coordonnés… par les Instituts nationaux américains de la Santé (NIH). Une sacrée référence, tout de même. Explications…

D’après l’association, la population ne serait pas ” objectivement informée ” des conséquences de l’essai. Destination Santé a joint à Bethesda le Dr Mary Allen, du NIH. Pour elle au contraire, ” tous les participants sont extrêmement bien informés. Les deux vaccins semblent bien tolérés et les quelques effets secondaires répertoriés similaires à ceux d’autres vaccins-test “.

Le protocole respecte-t-il bien la Déclaration d’Helsinki de 1964 qui régit l’éthique des recherches sur l’homme ? Migrants contre le SIDA affirme qu’il ne garantit pas un accès au meilleur traitement possible – en l’occurrence les antirétroviraux- aux participants contaminés pendant l’étude. Mary Allen souligne au contraire que l’essai a été élaboré en étroite collaboration avec le ministère haïtien de la Santé. ” Le vaccin ne peut pas entraîner d’infection au VIH, insiste-t-elle. ” Et un stock d’antirétroviraux est bien prévu pour tout participant contaminé durant l’étude “. Sachant bien sûr, que ces sujets sont statistiquement exposés aux même risques de contamination que les individus de la population générale…

Débutée en avril, l’étude HIVNET 026 porte sur 40 participants en Haïti. Des évaluations sont également effectuées au Brésil et à Trinidad et Tobago. Elles devraient se poursuivrent encore un an… si possible dans la sérénité.

  • Source : NIH Bethesda, 12 octobre 2001

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