Et les mots rejaillissent…

Carine Geslin est orthophoniste dans le Maine-et-Loire. Son métier ? Faire resurgir les mots perdus de ses patients, aphasiques à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC). « A chaque fois, c’est une grande aventure » nous confie-t-elle.

L’aphasie se caractérise par une perte totale ou partielle du langage, de l’écriture et/ou de la compréhension. « Dans la plupart des cas, la personne a le mot en tête mais ne parvient pas à le sortir. Pour l’aider, nous utilisons différentes techniques selon les cas ».

Le mot peut ainsi être placé dans une dynamique. Exemple avec ‘café’. « Je cite une phrase du type : ‘après mon déjeuner, je bois une tasse de…’. Et là, le patient prononce ‘café’. Nous commençons par des mots courts ou automatiques comme ‘bonjour’ qui reviennent au fur et à mesure. Avec les patients plus sévèrement atteints, nous reprenons le B.A.-BA du langage en travaillant sur l’articulation des lettres. Dans d’autres cas, nous avons recours au chant qui peut faciliter le retour de la parole. L’objectif est toujours que le patient puisse communiquer dans sa vie quotidienne ».

Avec un résultat tellement différent d’un cas à un autre. « Cela dépend de la motivation du patient, de son âge et bien sûr de la gravité de l’aphasie. Le processus est souvent long, mais je me rends compte qu’après deux ans, ils peuvent récupérer des choses. En fait, nous pouvons toujours aller vers du mieux ». Un message d’espoir délivré également par les associations qui soutiennent également les familles. Comme la Fédération nationale des Aphasiques de France (FNAF) ou France AVC. N’hésitez pas à les contacter.

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  Source : Interview de Carine Geslin, novembre 2006