Et si les dangers de la variole avaient été surestimés ?

02 décembre 2003

Depuis le 8 mai 1980, la variole est considérée comme éradiquée, c’est-à-dire rayée de la surface du globe. Cependant depuis le 11 septembre 2001, la crainte que le virus soit utilisé comme une arme s’est amplifiée, provoquant le lancement de campagnes vaccinales.

Aux Etats-unis et en Grande-Bretagne, les gouvernements ont lancé des campagnes de grande ampleur. Avec dans les deux cas, des revers significatifs dus notamment à l’apparition de complications cardiaques. Le danger de la variole a-t-il été surestimé ? Les gouvernements en cause ont-ils cédé à la panique ?

Hugh Pennington, de l’université d’Aberdeen en Ecosse, travaille depuis de longues années sur la variole. Et son analyse des décisions gouvernementales est pour le moins critique. Selon lui en effet, « la maladie s’est vue affublée d’une réputation usurpée. De même que pour un chien qui aboie mais ne mord pas, il semble qu’on lui ait prêté une capacité de nuisance démesurée ».

Pour s’en rendre compte il suffit de comparer la contagiosité de la variole avec celle d’autres maladies. Pour la variole, le nombre de cas secondaires contaminés par un cas primaire est ainsi moins élevé que pour la rougeole, la varicelle, les oreillons, la rubéole et la poliomyélite… Seul le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) présente un taux de contagiosité inférieur à celui de la variole. En fait la contamination n’intervient qu’à l’occasion de contacts rapprochés. Par ailleurs, Pennington insiste sur la nécessité d’isoler les sujets atteints pour endiguer la progression d’éventuelles flambées épidémiques, plutôt que sur l’intérêt incertain de vaccinations de masse aux risques réels.

  • Source : Bulletin de l’OMS, Vol. 81, n°10

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils