Etats-Unis : l’obésité sur un plateau

25 janvier 2012

Outre-Atlantique où un adulte sur trois et un jeune de moins de 19 ans sur six sont obèse, on attendait avec impatience les derniers chiffres concernant l’incidence de l’obésité. Rendus publics la semaine dernière, ils confirment que l’épidémie n’a pas évolué. Cette stagnation – ou ce plateau dans une progression qui semblait inexorable- est perçue comme une relative bonne nouvelle…

Lancée dans les années 60 par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta, l’étude NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) est centrée sur l’alimentation et la santé des Américains. Près de 10 000 d’entre eux ont participé à son dernier volet, visant à comparer l’incidence de l’obésité en 2009/2010 avec celle des périodes précédentes.

Résultat, si les chiffres de l’obésité ont fortement augmenté aux Etats-Unis entre 1980 et 2000, depuis 7 ans ils semblent stagner. Au total, 35,6% des adultes américains souffrent d’obésité. « Nous ne constatons pas de changement significatif par rapport à la période 2003-2008 », précisent les auteurs. Même constat chez les enfants et les adolescents : en 2010, plus de 16% des 2-19 ans étaient obèses. C’est beaucoup… mais ce chiffre n’a pas évolué depuis 2007.

Les efforts de prévention paient-ils ?

Le tour de taille des Américains ne s’arrondit donc plus… mais il ne diminue pas pour autant. Curieusement, les auteurs semblent presque surpris d’une évolution somme toute favorable. Est-ce à dire que les campagnes nationales en faveur d’une alimentation saine et équilibrée et des bienfaits de l’activité physique commencent à payer ? C’est possible mais… « tant que nous ne constaterons pas une diminution de l’indice de masse corporelle (IMC) de nos concitoyens, il ne sera pas envisageable d’évoquer un succès de la prévention », assure le Dr David Ludwig (Children’s Hospital de Boston) dans les colonnes du New York Times,.

Peu enclins à voir dans ce résultat une conséquence des efforts de prévention, les scientifiques suggèrent qu’il s’agit plutôt d’un « effet plateau ». Autrement dit la population aurait atteint un point de saturation biologique en termes d’obésité. Dans tous les cas, « de nombreuses études devront encore être menées pour comprendre l’évolution de l’obésité depuis le début des années 80 », poursuivent-ils.

En France, les obèses représentent 14% de la population générale. Cette proportion est certes largement inférieure à celle des Etats-Unis. Les chiffres semblent également diminuer chez les enfants, selon une enquête de la Direction Recherche, Etudes, Evaluation et Statistiques (DREES), la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les 5-6 ans est passée de 14,4% en 2000 à 12,1% en 2006.

  • Source : JAMA online, 17 janvier 2012, doi : 10.1001/jama.2012.39 – New York Times, 17 janvier 2012

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