Etre mieux c’est déjà bien. Mais être bien, c’est mieux…

01 septembre 2003

Rien n’est aussi difficile à mesurer que le degré de souffrance. Pour le Pr Maxime Dougados, rhumatologue à l’hôpital Cochin (Paris), « on peut demander au patient s’il a mal, mais il va répondre qu’il souffre un peu, ou pas du tout.

Des bases bien imprécises pour évaluer avec fiabilité la douleur d’un patient ou conduire une étude en vue de tester l’efficacité d’un traitement. » Pour répondre à ce problème, Maxime Dougados a mené une étude dont il a présenté les résultats au dernier congrès de la Ligue européenne contre les rhumatismes (EULAR) à Lisbonne.

Menée en coopération avec deux autres centres hospitaliers de la région parisienne (Paul Brousse et Bichat), cette étude a suivi 2 000 malades atteints d’arthrose et traités par 500 rhumatologues en ville. Comme l’explique le Pr Dougados, « nous possédons un outil pour quantifier la douleur ; c’est l’échelle visuelle analogique, une réglette graduée de 0 (absence de douleur) à 100 (douleur maximale) et sur laquelle le patient indique lui-même le niveau de sa douleur. Grâce à cet outil, nous arrivons à conduire des études valables en comparant les moyennes obtenues avant et après traitement. Le problème, c’est que les variations ne sont pas toujours pertinentes. Elles ne correspondent pas nécessairement à une amélioration ou une dégradation réelles. Si par exemple la douleur passe de 60 à 30 sous traitement, peut-on parler d’amélioration, en terme de qualité de vie ? Et quand elle passe de 60 à 50 ou à 55 ? Où se situe le seuil ? »

D’où l’idée de déterminer, au sein des variations observées, le chiffre seuil correspondant à une réelle amélioration. Et aussi celui à partir duquel le patient peut reprendre ses activités usuelles parce qu’il se sent bien. Comme le dit l’adage « être mieux c’est bien, être bien c’est mieux ». Ces seuils une fois déterminés, on peut calculer le pourcentage de patients dont l’état a été simplement « amélioré » par le traitement, et celui des malades qui se sentent vraiment « bien ». Ce qui est beaucoup plus parlant qu’une série de chiffres…

  • Source : American Psychological Association, 24 août 2003

Aller à la barre d’outils