Etudiants : comment gérer le stress ?

20 septembre 2023

Stress des examens, de vivre loin du nid familial, d’une nouvelle ville à apprivoiser. La grande majorité des étudiants est soumis à une anxiété, à un moment ou à un autre. Si éviter ce stress semble impossible, apprendre à le gérer est à portée de main. Explications avec Aline Nativel Id Hammou, psychologue à Nanterre.

Quelles sont les sources de stress spécifiques à la vie étudiante ?

Il y a trois sources de stress principales. Tout d’abord, le nouvel environnement. La ville, l’école ou encore le logement. Cette nouveauté peut générer du stress. Une question qui revient souvent également, celle des liens sociaux. Les jeunes étudiants sont souvent inquiets par rapport à cela : vont-ils réussir à se créer un cercle ? Enfin, la dernière source de stress, et non des moindres, les performances et l’orientation. « Suis-je sur la bonne voie ? » ou encore « suis-je vraiment capable de réussir ? » sont des questionnements qui génèrent du stress.

Les étudiants sont-ils tous soumis au stress de la même façon ?

Non. Dans la psychologie étudiante, faire face au stress relève de capacités internes à chacun mais aussi de l’environnement. Concernant le premier point, il est difficile de maîtriser notre tempérament. Certaines personnes gèrent bien le stress, d’autres non. Arrive ensuite la question de l’environnement : dans quels cercles évolue-t-on ? Quelles relations avec ses proches, ses parents ? Peut-on trouver du soutien ou de l’accompagnement dans son entourage ? Ces deux facteurs sont très importants dans la manière dont un étudiant gèrera son stress.

Le stress peut-il être une bonne chose ?

Bien sûr ! Il est important de différencier le bon stress du mauvais stress. Ce bon stress, c’est celui qui motive. Le stress est inhérent à l’être humain et on a aussi besoin pour être boosté, c’est encore plus vrai chez les étudiants.

Faut-il chercher à tenir le stress éloigné ou est-ce une mauvaise stratégie ?

Apprentissage, travail à rendre, examens… on ne peut pas tenir le stress éloigné, il est intimement lié à la vie étudiante. Je conseille aux étudiants d’essayer d’y faire face pour l’alléger tout en leur expliquant qu’il ne disparaîtra pas totalement. Il faut y faire face pour comprendre plusieurs choses : comment je réagis au stress ? Comment se manifeste-t-il chez moi ? De quel type de stress s’agit-il ? Si on réussit à bien se connaître, il sera alors possible d’anticiper et de gérer. Certains feront deux séances de sport par semaine, d’autres feront une activité artistique, d’autres encore effectueront des exercices de respiration. Et d’autres sortiront, verront des amis. On peut se l’autoriser. Être toujours le nez dans ses bouquins, ce n’est pas bon.

Et pour ce qui est des examens ?

Il faut trouver et appliquer des méthodes de travail qui fonctionnent. Qu’on a déjà pu expérimenter avec succès au lycée par exemple et qui permettent d’alléger ce stress. On peut réutiliser des méthodes qui ont fonctionné avant, les remanier, en trouver d’autres en fonction de de ses nouveaux besoins. Réviser seul ou en groupe. Travailler chez soi ou à la bibliothèque. Il n’y pas de recettes qui marchent pour tous. Gérer son stress est véritablement quelque chose de très individuel.

Comment repérer un étudiant dépasser par son stress ?

Un étudiant qui souffre d’un stress aigu est souvent un étudiant qui va en cours, rentre directement chez lui étudier, et ce du lundi au dimanche. Il ne voit plus ni sa famille, ni ses amis. Ce type de stress aigu génère isolement social, troubles du sommeil, troubles alimentaires. En plus, le stress de la performance peut se solder par un échec aux examens. Et même si la recette fonctionne quelques temps, l’épuisement s’installe et de nombreux étudiants finissent par craquer. Troubles dépressifs, troubles anxieux peuvent apparaître si ces étudiants ne sont pas correctement pris en charge.

Enfin, quels conseils leur donneriez-vous ?

Il est important d’être à l’écoute des signes, de ses angoisses. Et il faut être attentif aux discours de ses proches aussi, amis et familles. Souvent, l’alerte peut venir d’eux, ils ont suffisamment de recul et ne sont pas dans le déni. Il est important d’accepter l’aide des autres et ne pas être dans la fuite. La crise du Covid a permis de prendre conscience qu’il fallait prendre soin de la santé mentale. Le dispositif Santé psy étudiant en témoigne – 8 séances gratuites avec un psychologue. Je recommande de se saisir de ce dispositif et des autres à disposition, d’autant plus si on n’a pas envie de parler à ses proches.

  • Source : Interview d’Aline Nativel Id Hammou, psychologue à Nanterre

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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