Evaluation du médicament : l’Afssaps dénonce un faux procès !

18 février 2005

Rôle ambigu des experts, financement par l’industrie… le rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques n’est pas tendre pour l’AFSSaPS. Elle a réagi sans tarder, par la voix de son Directeur général.

Dans un entretien avec Destination Santé Jean Marimbert, qui dirige l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) a tenu à mettre les choses aux points. “Le rapport, ce n’est pas ce que j’ai pu en lire dans certains articles. Il montre globalement, que l’agence se comporte plutôt bien. Qu’elle est en bonne place sur le plan de la qualité de son travail. Mais il y a aujourd’hui des questions qui sont posées, à l’échelon mondial, sur la sécurité du médicament. Et il faut y répondre“.

Le Directeur général de l’Agence fait ici allusion aux reproches des rapporteurs quant au rôle des experts et quant à leurs affinités – réelles ou supposées – avec l’industrie pharmaceutique. “Je comprends les préoccupations sur les conflits d’intérêts. L’impartialité d’expertise est très importante. Nous ne sommes pas en retard sur ce point, même s’il faut sans doute en faire encore plus. Mais en parallèle, si on oublie de valoriser le travail des experts, on risque véritablement d’assécher le vivier, de décourager les volontés des meilleurs d’entre eux. Et finalement le risque c’est qu’à terme, ce ne soit pas les meilleurs qui viennent. Or les meilleurs experts, ceux qui sont capables de porter un regard scientifiquement solide sur l’évaluation des médicaments, ce ne sont pas des experts en chambre. Ce sont des experts qui ont une activité clinique et qui sont à la pointe de cette activité clinique“.

Quant à la question du financement de l’agence par les laboratoires, Jean Marimbert s’inscrit en faux. Et il réfute vigoureusement l’argumentation des parlementaires, qu’ils viennent de l’une ou l’autre chambre, précisément… “Aujourd’hui, le fait que l’agence soit financée à 80% par des taxes payées par les industriels n’a rigoureusement aucun impact sur la manière dont nous évaluons les dossiers. Ce sont des quasi impôts qui sont prélevés par l’agence directement à la source. Cela ne transite pas par l’Etat. On voudrait nous faire croire que parce qu’il y aurait 80% de financement sous forme de quasi impôts, nous serions plus coulants vis-à-vis des laboratoires ? C’est de la littérature. Pour autant, je ne souhaite pas que nous passions à 100% comme c’est le cas dans d’autres pays.

  • Source : New England Journal of Medicine, Vol. 352, n°5

Aller à la barre d’outils