Excès de cholestérol : un patient sur deux en dérapage non contrôlé
23 février 2004
Près de 9 millions de personnes souffrent d’excès de graisses dans le sang. Elles souffrent… sans avoir mal, certes! Mais à long terme, cet excès pose problème : des plaques de graisses se forment dans les artères, les bouchant et provoquant des maladies cardiovasculaires comme les infarctus ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Pour empêcher ces dégâts, il faut – bien avant d’être malade – agir pour obtenir un taux de cholestérol sanguin normal. Mais pas n’importe comment…
Comment y parvenir ? Pas de précipitation. Il faut agir par étapes et, avant tout traitement, revoir son hygiène de vie. Au premier chef, l’arrêt du tabac s’impose. Ainsi que la reprise d’une activité physique raisonnable : cela n’implique pas de se ruer dans une salle de sport, mais de faire un effort physique correspondant au moins à l’équivalent d’une demi-heure de marche par jour. Prenez l’habitude de passer par l’escalier plutôt que par l’ascenseur, utilisez vos jambes plutôt que votre voiture en ville, pour tout déplacement inférieur à un kilomètre. Cela suffit, bien souvent.
Ensuite, il faut adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes et pauvre en graisses. Outre le fait de diminuer le cholestérol, elle permettra aussi de réduire l’excès de poids, un facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires.
Trois mois après avoir commencé de réellement appliquer toutes ces bonnes résolutions, vous ferez le point avec votre médecin. Votre cholestérol reste trop élevé ? Vous ne couperez pas au traitement médical. Avec en général, des médicaments très efficaces comme les statines. Mais aujourd’hui, sur les 6 millions de personnes traitées de cette manière, la moitié seulement parvient à réduire de façon satisfaisante son taux de cholestérol.
Pour le comprendre, il faut savoir que ce dernier provient de 2 sources : il est synthétisé par le foie certes, mais aussi absorbé par l’intestin. Les statines elles, agissent au niveau du foie. Mais jusqu’à présent, il était impossible de freiner l’absorption intestinale : même le régime n’y pouvait rien. Car le cholestérol présent dans l’intestin provient de l’alimentation, pour une faible partie, mais surtout des sels produits par la vésicule biliaire.
Du coup, les chercheurs ont mis au point une nouvelle arme : une molécule qui empêche l’absorption du cholestérol par l’intestin, sans pour autant bloquer d’autres éléments souvent liés aux graisses, comme certaines vitamines dites liposolubles – les vitamines A, D, E notamment – ou les médicaments… Cette molécule, c’est l’ezetimibe.
Son association à une statine permet ainsi d’agir contre les deux sources principales du cholestérol dans l’organisme, le foie et l’intestin. Cerné des deux côtés, le cholestérol finira-t-il par se rendre ? C’est indispensable si l’on veut réduire la mortalité cardiovasculaire qui fait des ravages. Il s’agit de la première cause de mortalité en France.