Exploiter l’effet antidépresseur de la nicotine ?

28 mai 2002

Pour une grande partie d’entre eux au moins, les adeptes de l’herbe à Nicot trouvent dans son usage bien autre chose que le simple plaisir de faire des volutes de fumée… Ils recherchent surtout son effet antidépresseur, souvent sans en être conscients…
Il y a belle lurette que celui-ci est connu. La nicotine inhibe la production de monoamine-oxydase A, une substance naturellement présente dans le cerveau et dont la concentration augmente de façon importante dans certaines formes de dépression.

Chez les fumeurs au contraire, sa concentration est en moyenne abaissée de 28%. Il est possible que cette diminution ait un effet favorable sur l’humeur, et que la nicotine permette ainsi de minorer les symptômes de dépression. D’ailleurs par rapport à la population générale, les dépressifs sont plus souvent fumeurs…

En fait, les personnes atteintes de troubles mentaux – et pas seulement de dépression – fument deux fois plus que les autres. Les schizophrènes et les sujets alcoolo dépendants sont très souvent de gros fumeurs, la proportion pouvant atteindre 85%. Actuellement, les mécanismes neurochimiques par lesquels la nicotine exerce son effet antidépresseur sont à l’étude.

Peut-être ces travaux permettront-ils de développer demain des antidépresseurs plus proches de notre métabolisme naturel. Ce serait justice, puisque aujourd’hui certains antidépresseurs qui n’ont pas vraiment convaincu dans leur indication première font des inducteurs tout à fait acceptables du sevrage tabagique…

  • Source : Experimental Biology 20 avril 2002

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