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Nés avant la 28e semaine d’aménorrhée, les extrêmes prématurés développent de graves complications pulmonaires. Les seuls traitements préventifs disponibles engendrent des effets indésirables. Mais une équipe de chercheurs français vient de confirmer l’efficacité d’une autre approche thérapeutique : un médicament à base de corticoïdes prescrit en prévention dans les 10 premiers jours de vie.
A la naissance et pendant plusieurs jours, les paramètres vitaux des extrêmes prématurés restent fragiles. En moyenne, 20% des nourrissons nés avant la 28e semaine d’aménorrhée ne survivent pas. Et dans 2 à 3 naissances vivantes sur 3, des complications surviennent chez le nouveau-né. Parmi elles, une pneumonie ou une détresse respiratoire liée à la minuscule cage thoracique du petit et à son manque d’autonomie à inspirer et à expirer.
Une efficacité prouvée
Pour tester l’efficacité du traitement en prophylaxie, l’équipe des Prs Olivier Baud (chef du service réanimation et pédiatrie néonatale, hôpital Robert-Debré, AP-HP INSERM U1141) et Corinne Alberti (chef du l’unité de recherche clinique) ont lancé un essai clinique dans 21 centres de périnatalogie de type 3*. Au total, 523 extrêmes prématurés ont été inclus. De par leur extrême prématurité, « tous les enfants inclus étaient à risque de développer une maladie pulmonaire chronique », précise le Pr Olivier Baud. Au retour à domicile, une surveillance a été mise en place.
Quotidiennement pendant 10 jours, le premier groupe a reçu un dosage adapté de corticoïdes en intraveineuse, et un placebo a été administré aux nouveau-nés du second groupe. Les petits sous placebo ont reçu un autre traitement à base de « caféine, de citrate, de fer, de foldine (acide folique), de vitamines mais aussi des antidouleurs, des antibiotiques et parfois d’autres médicaments en fonction des complications survenus pendant leur hospitalisation », souligne le Pr Baudin.
Résultat, dans les 10 jours suivant la naissance du nourrisson, les corticoïdes sont efficaces en prévention des problèmes respiratoires à 36 semaines d’âge post-conceptionnel (soit 4 semaines après leur naissance). Et contrairement aux autres traitements, la prise d’hydrocortisone n’a eu « aucun effet secondaire notable sur le plan neurologique ou digestif », constatent les chercheurs. Enfin l’équipe a rapporté d’autres bénéfices liés à cette approche thérapeutique sur l’organisme des petits, « notamment en matière de réduction du recours à la chirurgie du canal artériel persistant ».
A l’avenir ?
Faute de recul, les effets de cette molécule dans les mois et les années suivant la prescription ne sont pas encore connus. Mais « si aucun effet indésirable n’est rapporté sur le plan du développement neurocognitif à plus long terme, il pourrait être généralisé ». Dans les mois à venir, l’équipe dévoilera les résultats d’une étude incluant des enfants suivis sur 2 ans.
*Equipés d’un service de réanimation néonatale pour les grands prématurés et les nourrissons nécessitant des soins intensifs
Source : The Lancet, AP-HP, interview du Pr Olivier Baudin, chef du service réanimation et pédiatrie néonatale, hôpital Robert-Debré, AP-HP INSERM U1141, le 6 avril 2016
Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon
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