











« Le vaginisme est une source de réelles souffrances psychiques, avec le sentiment d’être complètement anormale. La première réflexion d’une femme lorsqu’elle y est confrontée, c’est de penser : je ne suis pas normale, je dois avoir un problème au niveau anatomique », explique le Dr Marie Veluire, gynécologue et sexologue à Paris. Or il n’en est rien. « Il s’agit d’une phobie, d’une peur irrationnelle. La pénétration – que ce soit par le pénis, le spéculum du gynécologue voire un tampon ou un doigt – est alors impossible ».
En France les données épidémiologiques concernant le vaginisme restent parcellaires. Les spécialistes pourtant, estiment à 1% la proportion des femmes présentant ce type de phobie. Celle-ci évidemment, doit être prise en charge. « A terme, si elles ne sont pas traitées, le vaginisme dont souffrent ces femmes pourra être à l’origine de brûlures vulvaires et urinaires par exemple ». La consultation auprès d’un professionnel de santé, en fait, est le plus généralement liée aux difficultés personnelles de la femme. Le désir d’enfant, des tensions au sein du couple sont les motivations les plus fréquentes à cette démarche.
Marie Veluire d’ailleurs, recommande la consultation d’un gynécologue, ou un sexologue. « La prise en charge va reposer sur l’évaluation de l’excitation sexuelle, sur le réapprentissage du schéma corporel et des sensations qui s’y rattachent. L’objectif sera également d’apprendre aux femmes à desserrer et resserrer leurs muscles pelviens, pour qu’elles deviennent en fait ‘propriétaires’ de leur vagin. Nous devons également, dans le même temps, effectuer tout un travail autour de la peur ». Ainsi le traitement du vaginisme peut-il avoir sa pleine efficacité, lorsque toutes ces conditions sont réunies.
Les conjoints naturellement, jouent un rôle essentiel. « Ils ne doivent surtout pas forcer leur partenaire. Le vaginisme est une phobie, (en procédant ainsi) ils risqueraient donc d’aggraver la situation et d’augmenter la sensation de mal-être ». En revanche conclut-elle, « ils doivent être actifs, cultiver l’excitation sexuelle et inciter leur femme à consulter ».
Source : Interview du Dr Marie Veluire, 22 février 2012 - Congrès GAOP, 25-26 janvier 2012, Paris
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