Facteurs de risque des cancers : toujours beaucoup de méconnaissance
30 janvier 2023
Comment convaincre un maximum de personnes d’adopter un mode de vie sain, permettant de réduire le risque de développer un cancer ? C’est, in fine, l’objectif du baromètre Cancer publié régulièrement par l’Institut national du Cancer. La dernière édition révèle que de nombreuses méprises perdurent dans l’esprit des Français.
Que savent les Français du cancer ? Sont-ils conscients des facteurs de risque ? Se sentent-ils suffisamment informés ? Le baromètre Cancer 2021, publié ce 30 janvier, a pour but de « mieux appréhender les opinions, les perceptions ou encore les comportements des Français sur les cancers pour mieux guider ». Car notre façon de vivre impacte considérablement notre risque de développer un cancer. On estime d’ailleurs que « plus de 40% des cancers sont liés à nos modes de vie et notre environnement », rappelle l’Institut national du Cancer (INCa). Il est donc possible, en adoptant certaines bonnes habitudes et en évitant les facteurs de risque, d’éloigner le danger.
Alcool et tabac sous-évoqués
Le baromètre révèle l’existence de nombreuses méconnaissances concernant ces facteurs favorisants. Tout d’abord concernant le tabac et l’alcool, respectivement premier et deuxième facteur de risque de cancers.
Malgré un bon niveau de connaissance, « le seuil de dangerosité perçu en nombre de cigarettes fumées (…) reste très élevé, ainsi que le seuil de dangerosité perçu en nombre d’années de tabagisme (13,4 ans en moyenne) ». En clair, les Français pensent qu’il faut fumer plus et plus longtemps par rapport à la réalité, pour que ce soit néfaste pour leur santé.
Côté alcool, « 8 répondants sur 10 pensent que les accidents de la route et la violence sont les principaux risques liés à la consommation d’alcool » et ne pensent pas au cancer.
Ces deux facteurs de risque, pourtant majeurs, restent insuffisamment évoqués par les professionnels de santé. Seules 5,4 % des personnes interrogées ont déclaré que le sujet de l’alcool avait été abordé en consultation. Une piste pour expliquer les fausses idées qui perdurent ?
UV, alimentation, HPV…
D’autres habitudes de vie exposent à une tumeur en particulier. C’est le cas de l’exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV), naturels et artificiels, qui augmentent le risque de cancer de la peau. Une réalité largement connue en ce qui concerne les rayons naturels puisque « plus de 9 personnes sur 10 (95,7 %) déclarent que l’exposition au soleil constitue un risque de cancer ». En revanche, l’impact des UV artificiels reste mal estimé. « Une personne sur 5 (20,9 %) estime que les séances UV en cabine sont moins nocives que le soleil », signale le baromètre.
L’alimentation déséquilibrée est reconnue comme facteur de risque de cancer pour 91,8% de personnes interrogées. « Ce résultat évolue significativement et positivement depuis 10 ans », se réjouissent les rédacteurs du baromètre. Mais, dans le détail, « les bénéfices associés à la consommation de féculents complets et de produits laitiers sont peu perçus (36,6 % et 12,7 %, respectivement), de même que les risques associés à la consommation de compléments alimentaires ».
Dépistages en difficulté
Pour prévenir les cancers, changer son mode de vie ne suffit pas. L’efficacité du dépistage en matière de prévention est désormais bien établie. Pour autant, les taux de participation aux dispositifs organisés contre les cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal restent insuffisants. Par exemple, « seule une minorité des personnes de la tranche d’âge concernée (43 %) déclare être à jour du dépistage du cancer colorectal ». Cela étant, « une écrasante majorité des fumeurs se déclare prête à participer à un éventuel dépistage du cancer du poumon ».
A noter : la recommandation de vaccination des garçons contre le HPV reste largement méconnue puisque seuls 36,3% des personnes interrogées en avaient connaissance.