Faire davantage de place à la contraception intra-utérine
01 septembre 2014
Peu de femmes en France recourent au stérilet ©Phovoir
Malgré une offre contraceptive pléthorique en France, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) ne diminue pas. Près de 220 000 par an sont observées. Elles concernent dans la majorité des cas (80%) des femmes de moins de 35 ans. Et parmi elles, deux sur trois utilisaient une contraception.
« Le recours à l’IVG en cas de grossesse non prévue est souvent en rapport avec des échecs contraceptifs dus, pour une large part, à des problèmes d’observance », explique le Dr Thierry Harvey, chef de service de la maternité des Diaconesses (Paris). Dans la plupart des cas, il s’agit d’un oubli lié à la prise d’une contraception hormonale orale. « La pilule, de par ses modalités de prise, peut entraîner des oublis ». A l’inverse la contraception intra-utérine n’impose pas une prise quotidienne. Dans un rapport de 2009 de l’IGAS sur la prévention des grossesses non désirées, la contraception intra-utérine est considérée comme « toujours efficace ».
Or en dépit des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), selon lesquelles la contraception intra-utérine peut être proposée à toutes les femmes, sans restriction d’âge, son utilisation en France reste marginale. Notamment dans la population des femmes jeunes souvent nullipares. Seulement 5% des 20-24 ans et 16 % des 25-29 ans utilisaient une contraception intra-utérine (CIU), en 2013.
Une contraception efficace
La contraception intra-utérine (CIU) est une méthode contraceptive efficace à longue durée d’action et réversible. Cependant, comme pour tous les moyens de contraception, il existe des risques. Lesquels doivent être évalués avant la prescription. Le risque de grossesse extra-utérine (GEU) existe mais il est rare. Aussi, il est important de consulter si des signes inhabituels apparaissent (douleurs, saignements). L’HAS rappelle que le risque infectieux, attribué à tort à la CIU, est lié à l’existence d’une infection au moment de la pose d’où l’importance d’éliminer une infection en cas de facteurs de risque (partenaires multiples, antécédent d’IST ou IST en cours).
La CIU n’est pas contraignante et « permet d’éviter les oublis de contraception », indique le Dr Carole Maître, gynécologue à Paris. « Face au constat d’échec de la stratégie de contraception actuelle, il est peut-être temps de modifier notre perception vis-à-vis de la CIU ».