Faire repousser les vaisseaux, c’est possible !

02 avril 2003

Veines et artères « poussent ». C’est l’angiogenèse. Or contrôler ou au contraire stimuler ce processus, c’est ouvrir la porte à des révolutions dans le traitement de maladies cardio-vasculaires, métaboliques ou de certains cancers.
De nombreuses équipes y travaillent, bien sûr. Le Dr Jean-Luc Dubois-Randé, cardiologue à Créteil, étudie la stimulation de l’angiogenèse depuis plusieurs années. A ses yeux, « nous sommes au début d’une formidable histoire ». Des résultats probants ont en effet été obtenus chez l’animal, et plusieurs recherches sur l’homme se déroulent actuellement en France.

Comme le rappelle Dubois-Randé, « l’homme sait fabriquer de petits vaisseaux ». Parfois même à son corps défendant ! Ainsi des tumeurs cancéreuses, qui « créent » des micro vaisseaux pour asseoir leur développement. Dans un autre domaine, la prolifération anarchique de micro vaisseaux caractérise notamment la rétinopathie qui complique le diabète, première cause de cécité acquise en France…

angiogenèse intervient également quand il y a ischémie. Dans l’infarctus par exemple. Comme le souligne Jean-Luc Dubois-Randé « dans pareil cas le tissu est privé d’oxygène, et ce phénomène stimule la fabrication de petits vaisseaux pour pallier ce manque ». Toutefois, cette angiogenèse naturelle suffit rarement à irriguer le coeur. Il convient donc de la stimuler « artificiellement » grâce à des « facteurs de croissance » injectés en sous-cutané ou en intramusculaire.

C’est facile à dire mais… les applications de cette technique pourraient être nombreuses. Ce qui explique l’intensité des recherches ! « Elle pourrait être proposée à des artéritiques qui n’ont pas de choix thérapeutique, auxquels on ne peut pas proposer de pontage et/ou chez qui les médicaments se sont révélés inefficaces ».

Mais angiogenèse pourrait également bénéficier à la thérapie cellulaire. « Il ne s’agirait pas seulement de faire repousser des vaisseaux, mais de recréer des cellules cardiaques. L’enjeu ici, est évidemment le traitement de l’insuffisance cardiaque ». Une maladie qui constitue la première cause d’hospitalisation parmi les plus de 65 ans et tue chaque année entre 5 000 et 6 000 Français !

  • Source : Congrès de l'Alfediam, Bordeaux 25-29 mars 2003

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