Faut-il sauver le thermalisme ?

28 février 2001

Peut-être, mais seulement à condition « d’apporter de la rigueur dans un domaine qui pâtit d’un cadre juridique baroque. »
Et qui, pour faire bonne mesure, souffre selon l’Inspecteur général des Affaires sociales Pierre Deloménie « d’un intérêt thérapeutique contesté ». Dans un rapport rendu à Elisabeth Guigou mais demandé par Martine Aubry, l’IGAS souligne en effet les nombreuses faiblesses du thermalisme « à la française ».

Il est certes populaire. Les baignoires thermales ont encore attiré 555 000 curistes en 1997, dernier chiffre disponible. Mais la crénothérapie perd du terrain. Ses adeptes étaient 650 000 en 1986, soit pratiquement 20% de recul en 9 ans ! A cela de nombreuses raisons. D’abord une évaluation médicale « totalement délaissée », puisque par manque de données pertinentes, l’INSERM a renoncé à mener à bien l’expertise collective qui lui avait été demandée.

Les cures ne représentent pas plus de 1% des dépenses de l’assurance maladie ? Il n’empêche que « l’intérêt thérapeutique contesté ( des cures thermales) amène à s’interroger sur la justification de leur prise en charge. » En effet, pourquoi payer pour un traitement dont l’efficacité est rien moins que prouvée ? Alors que l’évaluation du Service Médical Rendu (SMR) devient la règle pour les médicaments, il paraît logique d’y subordonner les autres « thérapeutiques. »

Il faudra bien que les établissement thermaux se résolvent à prendre en charge le coût de leur Recherche et Développement. Comme tout un chacun ! Sans doute le plus tôt sera-t-il le mieux…

  • Source : Panorama du Médecin, 5 février 2001

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