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© fast-stock/shutterstock.com
« On est passé de séquelles esthétiques à des risques vitaux ». Le Dr Christophe Desouches, chirurgien plasticien à Marseille (Bouches-du-Rhône) et membre du bureau du syndicat National de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SNCPRE) s’alarme du phénomène des faux chirurgiens esthétiques. On se souvient du scandale des fake injectors qui a explosé en 2022 – ces faux médecins qui proposent des injections d’acide hyaluronique à petit prix. Si un décret en vigueur depuis mai 2024 réduit l’accessibilité de l’acide hyaluronique, désormais disponible uniquement sur prescription médicale, les faux médecins semblent avoir encore un coup d’avance.
De faux médecins esthétiques, la tendance dénoncée par les chirurgiens plastique est désormais celle des faux chirurgiens, parfois des esthéticiennes, que l’on trouve sans difficulté sur Instagram et TikTok. Les clientes et clients sont recrutés sur les réseaux sociaux et les rendez-vous pris en DM (direct message) ou sur WhatsApp. « Certains de ces pseudo-praticiens organisent des rendez-vous dans des hôtels ou des Airbnb près des gares, créant de véritables tournées du charlatanisme à travers la France dans des conditions dangereuses », indique Christophe Desouches.
Leur offre ? Le lifting coréen, une technique anti-âge qui vise à raffermir le visage à l’aide de fils de collagène. « Mais sous le nom de lifting coréen, ces personnes réalisent en réalité des liposuccions », affirme le Dr. Desouches. « Au vu des résultats avant-après, ce sont évidemment des liposucions. Dans les vidéos, on aperçoit la graisse dans des bocaux, des instruments et des produits qu’on utilise nous, professionnels de la chirurgie esthétique, qui ont été achetés sur Internet ». Ces praticiennes interviennent souvent sur le visage, le menton et le cou. « Il s’agit d’une zone très délicate avec de gros vaisseaux, les artères carotides et les veines jugulaires qui vascularisent le cerveau. En cas d’erreurs, il y a un risque hémorragique, un risque vital ».
Autre soin proposé, les injections de lipolyse avec la solution Lemon Bottle, lui aussi star des réseaux sociaux. Ce produit promet une réduction des dépôts de graisse sur des zones spécifiques. A la suite de nombreuses complications, abcès, nécroses et infections…, les lipolyses sont interdites en France depuis 2011.
Sur les comptes Instagram mis en cause, le BBL a également la cote. BBL pour brazilian butt lift soit une augmentation des fesses à l’aide d’injections d’acide hyaluronique. Le ministère de la Santé rappelait encore très récemment sur son site internet « que la pratique d’injection à visée esthétique par des esthéticiens et des non professionnels de santé est illégale ».
Le Dr. Christophe Desouches pointe plusieurs types de risques :
Le SNCPRE entend porter plainte pour pratique illégale de la médecine. Il demande aux victimes de porter plainte de leur côté et de se signaler auprès du syndicat afin d’étoffer le dossier. Il attend in fine des pouvoirs publics plus de contrôle et des sanctions plus dissuasives. Car selon le Code de la Santé publique, « est puni d’une amende de 150 000 Euros le fait d’exercer des activités de chirurgie esthétique sans l’autorisation prévue à l’article L. 6322-1 ou lorsque cette autorisation est réputée caduque ou qu’elle a été suspendue ou retirée ».
Le Syndicat n’est pas seul à prendre le phénomène au sérieux. Selon un article du quotidien Ouest France publié le 31 janvier le nombre de signalements d’acte médicaux et chirurgicaux illégaux à visée esthétique auprès de l’Ordre des médecins s’élevait à 128 en 2024, 123 en 2023, 62 en 2022 et 22 en 2021.
Le Dr. Christophe Desouches insiste sur un point pour distinguer les vrais médecins des charlatans : tout praticien est inscrit à l’Ordre des médecins et peut être retrouvé ici.
Source : Ouest France, Interview du Dr. Christophe Desouches, SNCPRE, Ministère de la Santé
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet