La fécondation, comment ça marche ?

12 février 2018

La fécondation d’un ovocyte par un spermatozoïde est la première étape de la conception d’un enfant. Mais comment se déroule ce phénomène naturel ? Le point sur les connaissances scientifiques en la matière.

Au cours d’un rapport sexuel entre un homme et une femme – et si aucune contraception n’est utilisée – il existe une chance de débuter une grossesse. Mais comment ? Les millions de spermatozoïdes présents dans l’éjaculat de l’homme remontent le vagin et traversent la glaire cervicale pour passer le col de l’utérus et la cavité utérine afin d’atteindre les trompes de Fallope. C’est là qu’ils entreront – pour certains d’entre eux en tout cas – au contact d’un ovocyte.

« Seuls les plus véloces pénètrent dans la partie moyenne de la trompe », précise le Pr René Frydman dans son livre Attendre un enfant. Ceux qui y parviennent entourent l’ovocyte. Parmi eux, une dizaine se fixe à sa zone pellucide. Leur tête libère des enzymes destinées à digérer cette membrane qui le protégeait jusqu’alors. Finalement un seul spermatozoïde réussira à la franchir.

Une réaction chimique

« Cette intrusion provoque immédiatement une réaction chimique modifiant la composition de la zone pellucide. Laquelle fabrique alors une substance destinée à former une barrière chimique empêchant la pénétration d’autres spermatozoïdes », détaille le Pr Frydman. L’élu, quant à lui, perd son flagelle et atteint l’intérieur de l’ovocyte.

Dix heures après la pénétration du spermatozoïde dans l’ovocyte, les noyaux des 23 chromosomes de chacun des deux gamètes se rapprochent pour ne former qu’un seul noyau, unissant leur matériel génétique. La division cellulaire peut alors débuter.

Comment les gamètes s’attirent-elles ?

Le mécanisme qui permet aux spermatozoïdes de « nager » jusqu’à l’ovocyte n’est pas encore bien clair. « Deux théories se complètent », éclaire René Frydman.

La première porte sur l’ovule. Elle affirme que celui-ci ‘séduit’ le spermatozoïde. Un signal chimique serait envoyé par l’ovule. « L’existence de substances chimiques d’attraction expliquerait le nombre réduit de spermatozoïdes mobilisés pour la fécondation. »

La seconde hypothèse s’intéresse aux spermatozoïdes. « Des chercheurs de l’université libre de Bruxelles ont trouvé que des substances semblables à celles qui permettent la réception des odeurs existent dans les cellules germinales testiculaires, la matière première des spermatozoïdes », note-t-il. Ils sont peut-être équipés pour recevoir les signaux moléculaires émis par l’ovule. « Dans ce cas, la fécondation se ferait grâce à ces signaux, et à la capacité des spermatozoïdes de les interpréter. »

A noter : de leur côté, les spermatozoïdes non sélectionnés vont disparaître, absorbés par la paroi utérine.

  • Source : Attendre un enfant du Pr René Frydman, hachette famille

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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