Fécondation in vitro : quel impact sur la libido ?

15 février 2024

La fécondation in vitro est un des éléments du parcours d’aide médicale à la procréation (AMP) , souvent emprunté par les couples et les femmes seules dans un contexte d’infertilité. Si elle représente un immense espoir d’avoir enfin un enfant, cette prise en charge médicale n’est pas sans effet sur la vie sexuelle des personnes concernées. En cause, les hormones et la psychologie.

Un des deux éléments causant la baisse de la libido chez les femmes dans un parcours de fécondation in vitro (FIV) est le traitement hormonal lui-même. En effet, pour que la fécondation in vitro soit possible, il est important de stimuler chez la femme « la maturation ovocytaire et/ou préparer la muqueuse utérine à l’implantation de l’embryon », comme le rappelle le centre de fertilité CPMA de Lausanne en Suisse. Pour ce faire, elle s’injecte par voie sous-cutanée des hormones qui ont la même fonction que celles naturellement produites par le corps : l’hormone de stimulation folliculaire (FSH) et l’hormone lutéinisante (LH). Résultat, l’exposition à ces substances peut provoquer des effets secondaires, parmi eux, les variations de la libido sont bien connues.

Mais une autre cause est psychologique. « Les recherches cliniques s’accordent à souligner l’impact délétère des traitements sur la sexualité des couples, particulièrement une diminution du désir, due à l’intrusion du médical dans leur vie sexuelle », révèle un document du Haut Conseil de la Santé publique sur le vécu psychologique des couples ayant recours à l’AMP. Dans le détail, « les hommes peuvent se sentir remis en cause dans leur virilité et soumis à une exigence de performance, les femmes peuvent vivre une subordination de leur vie sexuelle à leur désir de grossesse, celle-ci, recherchée principalement en période ovulatoire, perdant ainsi de sa spontanéité et de sa qualité hédonique, au détriment de la relation de couple. » En cause notamment, l’organisation systématique des rapports sexuels et l’intrusion dans leur intimité des médecins et du personnel soignant dans la sexualité du couple.

Comment prévenir ?

Pour éviter que votre libido ne soit affectée, il est d’abord primordial d’en parler à son partenaire. « Ne pas hésiter à évoquer le problème de la baisse de désir, l’aborder sans complaisance en ayant bien conscience que le nier ou l’enfouir risque de vous rendre malheureux », insiste le collectif BAMP, une association de patients et d’ex-patients ayant eu recours à l’assistance médicale à la procréation.

Concrètement, l’objectif est de trouver les moyens de conserver un lien charnel et sensuel dans le couple de façon régulière et en dehors du désir de grossesse. De ritualiser des moments à deux, juste pour le plaisir. Vous pouvez par exemple vous faire des massages, être plus tactiles au quotidien, avec des geste comme se tenir la main. En somme, il s’agit de retrouver le chemin de la tendresse, par des mots doux, des regards, des caresses. La tendresse vous conduira à retrouver le plaisir sexuel à deux.

Et bien sûr si besoin, vous pouvez aussi vous faire aider. « Dans la plupart des centres de PMA, des cellules d’accompagnement psychologique ont été mises en place pour soutenir tous ceux qui se sont engagés dans ces processus », indique le collectif BAMP.

  • Source : Haut Conseil de la Santé publique - centre de fertilité CPMA de Lausanne – CHU de Toulouse – Collectif BAMP

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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