Fécondité : vers une « explosion » des procréations assistées ?

25 avril 2008

Selon l’INSERM, la demande en matière de procréation médicalement assistée (PMA) devrait connaître « une forte augmentation » dans les années à venir. La baisse de la qualité du sperme et l’augmentation de l’âge moyen de la première grossesse seraient en cause.

Cependant et « contre toute attente », ces deux « facteurs biologiques et comportementaux ont eu (jusqu’ici) un impact limité sur le nombre final d’enfants par femme », constatent Henri Leridon et Remy Slama, de l’Unité INSERM-Ined 822 (Le Kremlin-Bicêtre – Paris).

Les deux auteurs ont élaboré un modèle mathématique qui leur a permis notamment, de réaliser des projections sur l’évolution prévisible de la natalité. Un exemple ? « Si la fécondabilité -c’est-à-dire la probabilité d’obtenir une grossesse au cours d’un cycle – diminuait de 15%, le nombre d’enfants par femme passerait de 2 à 1,92 ». Autrement dit, l’impact sur la fécondité serait finalement assez limité. En revanche, cette baisse de 15% entraînerait un « bond de 73% d’éligibilité à la PMA, compte-tenu de l’échec des couples à procréer pendant plusieurs années ».

« L’intérêt de cette simulation est de montrer que la fécondité de la population française n’est pas menacée à court terme par la baisse de la fécondabilité et l’âge avancé des mères » souligne Henri Leridon. « Cependant, ces modèles montrent que les difficultés individuelles à concevoir pourraient aller en augmentant. Et elles entraîneraient un surcoût important pour la société, compte-tenu du recours accru à la PMA. Or ces techniques sont assez peu efficaces chez les demandeurs d’âge avancé. Les couples qui retardent toujours le moment d’avoir un enfant doivent en être avertis ». Rappelons enfin qu’aujourd’hui un couple sur huit recourt à la PMA.

  • Source : INSERM, 22 avril 2008

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