Fibromyalgie : la marche comme étalon !
19 janvier 2012
Un état douloureux chronique et diffus, une fatigue plus ou moins permanente, des troubles du sommeil et cognitifs. Le syndrome fibromyalgique toucherait en France, entre 2% et 4% de la population.
Devant la difficulté à déterminer son intensité, une entreprise vient d’adapter un test de marche susceptible de mesurer l’impact de la maladie, et donc de favoriser la mise en place d’un traitement adéquat.
L’entreprise Centaure Métrix à Evry (91), a développé un test de marche permettant de quantifier « de façon objective l’intensité de la maladie », nous a expliqué le Dr Bernard Auvinet, son président. Rhumatologue à Laval dans la Mayenne, il rappelle qu’en fait cet appareil – le Locométrix® – n’est en fait pas si neuf. Il a été créé en 1995 par l’Institut national de la Recherche agronomique (INRA) pour mesurer la vitesse de marche… des chevaux.
Il est d’ailleurs déjà utilisé en France dans certains services de gérontologie ou de rhumatologie, pour évaluer notamment la sévérité de l’arthrose. Le test est simple. Le sujet, équipé d’un boitier fixé autour de la taille, doit marcher pendant une dizaine de minutes. Cet exercice permet de mesurer sa vitesse de marche, la cadence et la longueur de ses pas, la régularité des cycles de marche, l’onde de choc et la puissance mécanique du marcheur.
Une mesure objective de la douleur
Pour illustrer le potentiel de l’appareil, le Dr Auvinet donne un exemple concret. « Une diminution de la puissance des mouvements peut nous permettre de mesurer l’intensité de la douleur chronique. C’est ce que l’on appelle la ‘kinésiophobie’. C’est-à-dire la crainte du mouvement. Les patients souffrent, donc ils ont peur du mouvement et de la douleur qu’il pourrait occasionner. Par conséquent, ils bougent moins. C’est en somme, un cercle vicieux. Grâce à ces données, nous pouvons classer les patients en sous-groupes et ainsi adapter les traitements à chacun ».
Ce système, a déjà été mis en place au Centre de Rééducation du CHU de Grenoble. Il pourrait à terme, permettre de mieux connaître la maladie.