Fièvre de Lassa : flambée au Nigéria
13 avril 2012
Le Nigéria connait actuellement une flambée de fièvre hémorragique virale de Lassa. Depuis le 22 mars dernier, 623 cas suspects – dont 70 mortels – ont été signalés à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La maladie serait présente dans 19 des 36 états de ce pays à la structure fédérale. Pour l’heure, seuls les diagnostics de 108 malades ont été sérologiquement confirmés.
Pour assurer une identification précoce des sujets infectés, les autorités nigérianes ont mis en place une surveillance rapprochée de la population. Des campagnes de sensibilisation ont également été lancées. Sans recommander de restrictions d’accès au pays pour les voyageurs, l’OMS leur conseille de consulter un médecin en cas de symptômes : « fièvre, malaise, céphalées, douleurs musculaires ou dans la poitrine, nausées, diarrhées ou douleurs abdominales ».
La fièvre hémorragique virale de Lassa est une maladie dont la phase aiguë peut s’étaler sur une à quatre semaines. Présente en Afrique de l’Ouest, cette zoonose a pour réservoir animal un rongeur du genre Mastomys, souvent appelé rat à mamelles multiples. L’infection ne le rend pas malade, mais il excrète le virus de Lassa dans ses urines et ses déjections.
Dans 80% des cas environ, l’infection chez l’homme reste asymptomatique. Pour les 20% restants, une atteinte sévère de plusieurs organes – foie, rate et reins – peut survenir. Dans les cas les plus graves enfin, le décès survient en général 14 jours après l’apparition des symptômes. Cette maladie est particulièrement grave lorsqu’elle se déclare en fin de grossesse. En effet, plus de 80% des cas de Fièvre de Lassa observés durant le troisième trimestre de grossesse se terminent par le décès de la mère ou de son enfant.
D’après certaines études, entre 300 000 et 500 000 cas par an, dont 5 000 mortels, surviendraient en Afrique de l’Ouest. Le taux de létalité est de 1%, mais il atteint 15 % parmi les patients qui sont hospitalisés.