Fin de vie : prévenir les conflits familiaux

16 janvier 2014

fin-de-vie-okLe tribunal administratif de Châlons-en-Champagne vient de suspendre la décision du CHU de Besançon d’arrêter l’alimentation de Vincent Lambert. Un patient de 37 ans en état végétatif suite à un accident de la route survenu en 2008. Pour le Président de la Société française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), le Dr Vincent Morel, il est indispensable d’informer les Français sur le contenu de la Loi Léonetti. Et plus précisément sur l’importance de choisir une personne de confiance et d’écrire ses directives anticipées, afin de prévenir tout conflit familial comme dans le cas de la famille Lambert. Explications.

« Le législateur a mis en place des dispositifs pour éviter qu’à un drame humain ne se rajoute un déchirement familial », indique le Dr Morel. « Il est en effet prévu pour que chacun puisse exprimer au mieux sa volonté, d’écrire ses directives anticipées. Mais aussi de désigner une personne de confiance ».

Dans le cas de Vincent Lambert, aucune des deux dispositions n’avait été prise. « Quand le médecin est amené à prendre une décision qu’il estime la meilleure pour le patient, il ne peut s’appuyer que sur l’avis de la famille ou des proches. Et quand ils ne se sont pas d’accord sur les décisions à prendre, nous nous retrouvons avec un conflit familial comme celui d’aujourd’hui. Et c’est donc à la justice de le régler », explique Vincent Morel.

En pratique, pour désigner une personne de confiance, il suffit simplement d’indiquer le nom de cette personne par écrit. « Ce document doit être daté et signé pour être valable. Il en est de même pour les directives anticipées. Dans le cas d’espèces, vous pouvez par exemple écrire : ‘si un jour je me retrouve dans une situation où je n’ai plus de vie relationnelle, je demanderai au médecin de ne pas poursuivre les soins de façon déraisonnable pour, à tout prix me maintenir en vie ». En conclusion le Dr Morel appelle les Français à « oser dire ce qu’ils souhaiteraient si un jour ils étaient victimes d’un drame et ne pouvaient s’exprimer ».

Aller plus loin : Lire notre article sur la « personne de confiance ».

  • Source : Interview du Dr Vincent Morel, président de la SFAP, 16 janvier 2014

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet

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