











Installée – isolée, plutôt – depuis presque un siècle dans son fief historique de La Haye aux Pays-Bas, la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) pourrait déménager vers le sud. Mais il s’agit de bien plus que d’une bête histoire immobilière…
La mondialisation et le développement permanent des échanges imposent aux organisations – gouvernementales ou professionnelles – une réactivité toujours plus grande. Il faut aller vite, établir les contacts et les maintenir, avoir accès aux réunions pour hanter les couloirs et mener un lobbying efficace…
Or la capitale du Nord, érigée sur l’emplacement d’un ancien rendez-vous de chasse – comme Versailles, en quelque sorte… – est davantage un havre de quiétude qu’une plate-forme opérationnelle. Loin d’être un porte-avions capable de projeter des spécialistes là où ça se passe et quoi qu’il se passe, c’est une sorte de cul-de-sac: Pas d’aéroport, des liaisons ferroviaires pour le moins compliquées transformeraient un peu trop souvent les opportunités à saisir en occasions manquées.
Au nom de l’impératif, vital pour ce type d’organisation, à maintenir la continuité des contacts, son déplacement à Genève est de plus en plus évoqué par ses élus. Pourquoi la cité de Calvin? Les explications logiques ne manquent pas : à Genève se trouvent les sièges de l’OMS (agence de tutelle de la FIP au sein du système des Nations-unies) et de l’ONUSIDA. Essentiel, alors que l’ONG pharmaceutique est engagée depuis plusieurs années dans des actions de fond avec ces deux agences. Des actions de lutte contre les médicaments contrefaits, et de promotion de la santé, qui impliquent la nécessité d’accéder rapidement, et facilement, au terrain. Or si la liaison entre La Haye et les capitales européennes est complexe, que dire de celles – inexistantes – qu’il faudrait établir avec les pays en voie de développement ?
Sur le fond, la question porte sa propre réponse. Reste que dans la forme, il va falloir préparer les esprits. Et un havre de quiétude ne se quitte peut-être pas si facilement L’Association médicale mondiale (les médecins), le Conseil international des Infirmiers se trouvent déjà à Genève. Ils s’attendent pourtant, à ce que le new deal qui voudrait voir les pharmaciens se joindre à une sorte d’Alliance globale des Professions de Santé se heurte à de solides résistances…
Source : de nos envoyés spéciaux au Medec, Paris, 16-19 mars 2004
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