FIV : un test pour prédire le succès?

24 septembre 2015

Aujourd’hui, 80% des fécondations in vitro (FIV) n’aboutissent pas à une grossesse. Un taux d’échec important contre lequel des chercheurs INSERM du CHU de Montpellier disposent d’une technique innovante. Depuis 2011, l’équipe du Pr Samir Hamamah utilise en effet un biomarqueur sanguin pour prédire les chances de succès. Efficace et peu coûteux, ce geste est aussi peu invasif. 

En France, les chances de conception à l’issue d’une FIV sont seulement de 20%. Un taux « très insatisfaisant », souligne le Pr Samir Hamamah. responsable du département biologie de la reproduction au CHU de Montpellier. Ce dernier utilise depuis 4 ans un biomarqueur présent dans le sang et dans le liquide folliculaire de la femme. Le principe, détecter la concentration sanguine en ADN libre pour évaluer les chances de donner naissance à un enfant au cours d’une FIV. « L’ADN libre est issu de cellules dégradées qui se retrouve dans le sang et les liquides biologiques. Plus sa concentration est importante, plus les cellules de l’organisme ont été stressées et détruites pour différentes raisons », expliquent les auteurs.

Les femmes qui ont un taux élevé d’ADN libre dans leur liquide folliculaire (liquide contenu dans le follicule ovarien) ont souvent une réserve ovarienne pauvre et des syndromes polykystiques. Autant de facteurs connus pour réduire les chances de tomber enceinte.

Toutefois, les femmes engagées dans un parcours de FIV présentant un taux d’ADN libre peu élevé ne doivent pas « se décourager », positive le Pr Hamamah. « Ce marqueur varie au cours des cycles et indique qu’il faut décaler la tentative de deux ou trois mois pour tenter d’obtenir des ovocytes de meilleure qualité. » 

Efficace à 88%, l’identification de ces marqueurs représente une réelle avancée. Ainsi depuis 2011, les taux de naissance issus de la procréation médicalement assistée ont doublé dans le service du Pr Hamamah.

Objectif à terme, « développer un test permettant aux femmes de choisir le bon cycle à partir d’une simple prise de sang et de sélectionner les ovocytes les plus favorables au moment de la fécondation ». L’industrie pharmaceutique est déjà séduite par le concept et s’est rapprochée des chercheurs.

  • Source : INSERM, 14 septembre 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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