Foodwatch dénonce des produits laitiers “pas sains” pour les enfants

09 octobre 2025

[Article mis à jour le 9 octobre] L’ONG Foodwatch épingle 8 produits laitiers à destination des enfants dont la promotion devrait être interdite. Trop gras, trop salés, trop sucrés, ces aliments ne seraient "pas sains" pour les enfants et devraient faire l’objet d’un plus strict encadrement.

[Cet article a été mis à jour le 9 octobre à la suite d’un droit de réponse demandé par l’entreprise Danone, des précisions apportées par l’entreprise Bel et d’un rectificatif de Foodwatch.] L’ONG Foodwatch dénonce lundi 6 octobre le marketing mensonger de 10 produits laitiers à destination des enfants. Couleurs vives, mascottes rigolotes, formats ludiques… les enfants en raffolent et les parents se laissent tenter, amadoués par les promesses santé du packaging « sans colorant ni arômes artificiels », « calcium et vitamines D pour la croissance des os ». Ces produits, s’ils remplissent les attentes concernant l’apport en calcium, sont pourtant soit trop gras, soit trop sucrés, soit trop salés, soit les trois en même temps.

Certains remplacent les fruits par des arômes naturels, d’autres ajoutent des épaississants… Ainsi, neuf de ces produits sont des produits ultratransformés, des produits qui accumulent les preuves scientifiques à leur encontre ces dernières années.

Dans le viseur ? Mini Rolls de Babybel, P’tite Danette, Nesquik Petit, Kiri goûter, Danonino Go Fraise, Yaourt fraise Smarties, les gourdes abricot fraise de la marque Carrefour et P’tit Louis. « Selon les critères de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le marketing ciblant les enfants, ces produits déséquilibrés sont clairement hors des clous », alerte Foodwatch. Selon un rectificatif de l’ONG publié le 7 octobre, deux produits – les Petits Filous de Yoplait et les Zaros aromatisés de E.Leclerc – avaient été épinglés de façon erronée pour leur quantité de sel alors qu’ils respectent les critères de l’OMS.

Des produits qui favorisent la survenue de maladies cardiométaboliques

Pour rappel, dans 46 des 53 états de la région Europe de l’OMS, un enfant sur 3 est en situation de surpoids ou d’obésité. La consommation de produits trop gras, trop sucrés, trop salés fait le lit des maladies cardiovasculaires, du diabète et de certains cancers. Toujours selon l’OMS, les aliments nocifs pour la santé sont à l’origine de plus de 1 million de décès chaque année dans la région. « Les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables au marketing alimentaire contraire à l’éthique et ce, quels que soient les canaux utilisés – de la télévision aux jeux vidéo en ligne en passant par les médias sociaux », notait l’OMS qui publiait en 2023 une nouvelle série de critères nutritionnels en vue de protéger les enfants contre le marketing faisant la promotion d’aliments nocifs pour la santé.

« De nombreuses marques d’aliments et de boissons font la promotion de leurs produits nocifs pour la santé auprès des enfants. Si l’autoréglementation est l’approche adoptée par de nombreux pays, celle-ci s’est révélée inefficace pour protéger les enfants contre ce type de marketing », justifiait alors le Dr Kremlin Wickramasinghe, chef par intérim du Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (Bureau pour les MNT).

Les enfants particulièrement vulnérables au marketing alimentaire

Limiter le marketing alimentaire en particulier pour les produits gras, sucrés et salés en direction des enfants et des adolescents, c’est aussi ce que préconise Santé publique France. L’autorité sanitaire vise les produits notés D et E selon le Nutri-Score. Car selon une étude qu’elle avait publiée en 2020, les enfants sont très sensibles à ce type de marketing : si l’exposition à la publicité n’avait pas d’effet sur les comportements des adultes, elle induisait une augmentation de 56 % de consommation chez les enfants exposés par rapport aux enfants non exposés.

Pour les protéger, Foodwatch réclame au gouvernement la publication de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) qui devait porter l’interdiction du marketing et de la publicité ciblant les enfants. Cette interdiction fait l’objet d’une pétition qui a récolté près de 70 000 signatures.

Réponse de Danone :

L’approche utilisée par cette étude n’est pas de nature scientifique. La qualité nutritionnelle de nos produits, en particulier ceux destinés aux enfants, demeure une priorité. Grâce à nos efforts en recherche et innovation, nous améliorons continuellement nos recettes. A titre d’exemple, et bien que le lait contienne naturellement du sucre, la gamme Danonino a baissé son taux de sucre depuis le début des années 2000 de plus de 30 %, et La P’tite Danette bénéficiera d’une réduction de sucre de 37 % d’ici la fin de l’année 2025.

En 2024, nous avons renforcé notre politique de marketing responsable en adoptant des critères plus stricts, alignés sur le cadre réglementaire. Nous nous appuyons sur le système HSR (Health Star Rating), reconnu internationalement et utilisé par les scientifiques, pour évaluer nos produits. C’est pourquoi nous ne faisons pas de marketing à destination des enfants pour les recettes dont le score HSR est inférieur à 3,5 sur 5.

Enfin, Danone est signataire de la Charte EU Pledge (charte des entreprises agroalimentaires).

Bel apporte aussi des précisions sur ses produits

« En tant qu’aliments issus du lait, Kiri® Goûter et Babybel® Roulés concentrent à la fois du calcium, des protéines et de la matière grasse. Le PNNS (Programme national nutrition santé) propose d’inclure régulièrement du fromage dans les goûters des enfants, en particulier pour son apport en calcium. En effet, 70 % des enfants ont des apports en calcium inférieurs aux apports nutritionnels conseillés (enquête CCAF 2019 du CREDOC) et le fromage peut constituer une alternative aux produits sucrés. 

Le sel, lui, est indispensable à la fabrication du fromage et assure sa qualité gustative et sanitaire, il ne doit pas être consommé en trop grande quantité. C’est pourquoi Bel propose des produits en portion qui permet d’offrir la juste quantité d’aliment, permettant de couvrir ses besoins nutritionnels tout en contrôlant sa consommation.

Un format portion qui permet d’assurer un apport contrôlé en sel et en gras ainsi que des apports positifs en calcium et protéines. Les fromages, qui peuvent tous contribuer à une alimentation équilibrée, ont une composition nutritionnelle très variée. Kiri® Goûter et Babybel® Roulés contiennent 18 % de matières grasses, contre 27,5% en moyenne pour l’ensemble de la catégorie des fromages. 

Dans le cadre de notre programme d’amélioration continue, nous continuons de retravailler nos recettes comme celle de Kiri® Goûter pour en réduire la teneur en matières grasses et en sel. Nous avons déjà réussi à atteindre cet objectif sur plusieurs de nos recettes (comme la Vache qui Rit® Pik & Croq).

Nous avons ainsi adhéré au « EU Pledge – Changing our food advertising for children » en 2016, un accord entre les industriels alimentaires pour réduire l’exposition des plus jeunes à la publicité alimentaire dans les écrans et favoriser de meilleures habitudes alimentaires. Les portions de Kiri® Goûter et de Babybel® Roulés sont conformes aux critères EU Pledge. »

  • Source : Foodwatch, OMS, Santé publique France

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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