Fraude aux essais cliniques : le pavé dans la mare !

04 septembre 2002

La dernière livraison de la Revue Prescrire, destinée à former médecins et pharmaciens à une meilleure maîtrise de l’outil médicament, revient sur les « manipulations industrielles » qui ont entouré certains essais du Celebrex… et sa promotion, si efficace qu’en quelques mois il a « fait irruption à la 3ème place des dépenses » de l’assurance maladie.
Le plus intéressant, ce ne sont pas tant les dessous révélés de la fameuse étude CLASS « dont tous les signataires étaient salariés ou rémunérés par la firme (…) qui avait financé l’essai » que la charge virulente contre… les agences chargées de la santé publique.

Les données qui ont amené les autorités françaises à réexaminer leur position sur le Celebrex fin juin 2002 étaient disponibles… depuis le printemps 2001 ! La FDA américaine avait en effet chargé sur son site « des centaines de pages » accessibles à tous. Au niveau européen, l’agence compétente aurait fait preuve « d’une opacité flagrante : fin juillet 2002, l’interrogation (de son site internet) ne retrouvait que (…) quelques lignes annonçant une réévaluation du produit, dans un communiqué de presse au titre anodin. »

Ce n’est pas la première « affaire » de fraude scientifique. Combien d’entre nous se souviennent des débats sur la paternité d’un vaccin contre l’hépatite B, disparu de laboratoires américains il y a une vingtaine d’années pour réapparaître de ce côté de l’atlantique ? D’autres se rappelleront les doutes suscités par l’identification du VIH par Robert Gallo, qui avait reçu ses échantillons de France… Les scientifiques ne sont que des hommes. Parfois mêmes des hommes d’affaires. C’est dommage, mais c’est ainsi !

  • Source : Prescrire, septembre 2002, tome 22 n°231, pp. 623-5

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