Fukushima, des conséquences difficiles à évaluer
29 mars 2012
Le 11 mars 2011, un séisme d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, puis le tsunami qu’il a provoqué, endommageaient gravement la centrale nucléaire de Fukushima-Dai-ishi. Un an plus tard, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire en France, (IRSN) publie ses analyses de l’accident, et envisage ses conséquences environnementales et sanitaires.
« Le déroulement complet de la séquence échappe encore à la compréhension précise », font savoir les auteurs du rapport. Peu de temps après qu’un rapport japonais ait dénoncé la gestion désastreuse de la catastrophe, les scientifiques de l’IRSN soulignent à quel point il est difficile d’estimer les dégâts écologiques et humains.
« Les risques les plus élevés pour la population se sont concentrés sur le premier mois ». Toutefois, l’exposition à la radioactivité se poursuivra bien au-delà. « Aujourd’hui et pour de nombreuses années, il subsiste une contamination de l’environnement par le césium radioactif », notent les rapporteurs. Il s’agit en particulier de césium 137, dont la demi-vie est de 30 ans. L’iode 131 pour sa part, est l’un des isotopes radioactifs – ou radionucléides – dont on retrouve les quantités les plus significatives dans l’environnement. Sa demi-vie n’excède pas 8,02 jours.
Alimentation irradiée
La simple présence dans une zone contaminée, expose la population à des risques sanitaires. Mais l’exposition peut également se faire par consommation d’aliments issus de l’agriculture et de la pêche. A cet égard, pas moins de 104 000 prélèvements ont été analysés par les autorités japonaises entre la mi-mars 2011 et le 8 février 2012. Parmi eux, 1 111 présentaient une contamination dépassant les normes de commercialisation et de consommation au Japon pour la présence d’iode 131, de césium 134 et de <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/CS137SAN(1).pdf” target=”_blank”>césium 137.
Pour la seule préfecture de Fukushima, 18 350 produits ont été testés, dont 642 se sont avéré dépasser les normes. Les catégories d’aliments les plus concernées ont été les légumes feuilles, les fruits, les céréales, la viande d’animaux d’élevage, le lait de vache et les produits de la mer.
Qu’il s’agisse d’irradiation directe ou par consommation d’aliments contaminés, « les doses réellement reçues par la population sont difficile à estimer », admettent les auteurs. Même un an après l’accident. En effet, celles-ci dépendent de nombreux critères : « leur nombre, la qualité des mesures de radioactivité disponibles et les informations recueillies sur les conditions d’exposition ».