Fukushima, la catastrophe était prévisible

02 mars 2012

Fukushima-Daiichi, Japon, le 11 mars 2011. Il y aura un an dans quelques jours qu’un séisme suivi d’un tsunami provoquait un accident tragique et sans précédent, au sein de la centrale nucléaire japonaise. Cette catastrophe tant humaine qu’écologique, fait aujourd’hui l’objet d’un rapport accablant. Il l’est autant pour les autorités sanitaires japonaises que pour l’exploitant de la centrale, Tepco. Pour les six experts indépendants mandatés par la Rebuild Japan Initiative Foundation(RJIF), l’accident aurait dû être anticipé. Mais par un dramatique cumul de circonstances, il a en outre été géré de façon désastreuse.

La commission d’expertise a analysé la gestion de la catastrophe par les différents protagonistes impliqués : le gouvernement japonais, la Tokyo Electric Power Company (Tepco) ainsi que les autres acteurs-clés de l’événement.

Les rapporteurs insistent sur le danger qu’il y a selon eux, à réunir plusieurs réacteurs nucléaires au sein d’une même centrale. A Fukushima qui compte pas moins de six réacteurs, « le directeur de la centrale, Masao Yoshida, a dû gérer la fusion simultanée de trois d’entre eux », rappellent-ils. « Les travailleurs de la centrale ont été confrontés à une crise à laquelle ils n’étaient pas préparés ». En effet, les autorités gouvernementales comme l’opérateur de la centrale étaient « étonnamment non-entraînés à une telle éventualité ». Pour les membres de la commission d’enquête, Tepco porte la part la plus importante de la responsabilité dans cette mauvaise gestion de la crise.

Tokyo aurait pu être évacuée !

Outre le manque de préparation aux situations d’urgence, la commission note que le tsunami aurait pu – et dû – être anticipé. Des précédents étaient connus. Et même si ces derniers remontent loin dans l’histoire du pays (869 après Jésus Christ), « les autorités n’auraient pas dû considérer ce risque comme ‘sans précédent’ sur cette zone côtière », soulignent les auteurs. Globalement, « le mythe de la sécurité absolue nourri pendant des décennies par les promoteurs de l’énergie nucléaire a contribué au manque de préparation adéquate au risque », concluent les auteurs.

La commission a fondé ses conclusions sur des entretiens menés auprès de 300 acteurs impliqués dans la prise en charge de l’accident. Parmi eux, le premier ministre Naoto Kan, démissionnaire en août dernier. Ce dernier avait demandé au chef de la Japan Atomic Energy Commission (AEC) de dresser le scénario du pire. Celui-ci impliquait l’évacuation des habitants d’une zone de 170 km autour de la centrale. Une zone qui incluait selon la direction du vent, la ville de Tokyo. Soit 30 millions d’habitants…

Aller plus loin :

– Télécharger le rapport des experts japonais paru dans la revue Bulletin of the Atomic Scientists (en anglais seulement).

  • Source : SAGE Publications, 1er mars 2012

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