Garder la ligne ? Pour échapper au diabète, pas pour suivre la mode !

05 septembre 2002

L’excès pondéral fait le lit du diabète. Or « en 2006 la moitié de la population américaine sera obèse, » tonne le Pr Michel Bertrand, cardiologue au CHU de Lille. « Un phénomène qui n’est pas limité aux Etats-Unis, puisque cette évolution concerne l’ensemble de la planète. » Un véritable drame. Car le diabète est un facteur de risque cardiovasculaire considérable.

« Pour s’en convaincre » ajoute Michel Bertrand, « il suffit de savoir qu’un diabétique qui n’a jamais fait d’accident coronarien a le même pronostic vital qu’une personne non-diabétique qui a déjà fait un infarctus! » C’est dire s’il est vital de contrôler le risque cardiovasculaire de ces malades. Une vaste étude dénommée HPS (Heart Protection Study), où la moitié des patients ont pris 40 mg de simvastatine par jour pendant 5 ans alors que les autres prenaient un placebo, a justement évalué l’évolution des facteurs de risque cardiaque dans ces conditions.

Pour l’ensemble des participants – ils ont été plus de 20 000 ! – la réduction du risque de décès sous simvastatine a été de 24%, qu’il s’agisse de décès d’origine vasculaire, par infarctus ou accidents vasculaires cérébraux. Pour les diabétiques – ils étaient 6 000 dont 4 000 indemnes d’atteinte coronaire – les résultats ont été spectaculaires. Les événements coronariens majeurs ont été moins nombreux de 34% chez les diabétiques traités que sous placebo. Autrement dit commente Michel Bertrand, « un diabétique qui n’a pas de problème coronaire et prend de la simvastatine pendant 5 ans voit son risque de problème coronaire grave diminué d’un tiers ! » Face à l’infarctus, les chances ne sont pas égales. Raison de plus de mettre de son côté toutes celles dont on dispose…

  • Source : Entretien Pr M. Bertrand, et Panorama du Médecin N° 4845

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