Gardes de ville : depuis cette nuit, les médecins dorment !

” En raison d’un mouvement de grève national auquel votre médecin participe, en cas d’extrême urgence jusqu’à demain 8 heures, veuillez composer le numéro 15 ”
Quelques milliers de malades, depuis hier soir 20 heures, se sont heurtés à ce message lorsqu’ils ont appelé leur médecin de famille. Car à l’appel de l’UNOF (Union nationale des omnipraticiens français) et du SML (Syndicat des médecins libéraux), les généralistes de ville dans leur grande majorité ont entamé une grève nationale et illimitée des gardes de nuit.

La chose est sans précédent. Elle traduit bien la grande colère des médecins, qui demandent la revalorisation de leurs consultations et de leurs visites à domicile. Une demande fondée, selon les syndicats professionnels, par un blocage des tarifs qui remonte à… 1994 pour les visites et 1998 pour les consultations. Saisi d’une demande de revalorisation, le gouvernement ” n’a pas encore saisi, au bout de 36 jours, l’opportunité pour entamer des négociations “. Voilà pourquoi, annonce l’UNOF, ” de nombreuses régions seront totalement dépourvues de système de garde libérale à compter du jeudi 15 novembre “.

La grève s’annonce dure. Les syndicats sont en effet déterminés. ” Après l’octroi par le gouvernement de 15,5 milliards aux hôpitaux publics (35 heures et rallonges budgétaires successives), de 3 milliards aux cliniques privées et le succès de la grève des médecins hospitaliers pour leur RTT, il est difficile d’imaginer que les médecins généralistes n’obtiennent rien à leur tour “. La politique du silence radio, observée depuis 36 jours par le gouvernement, ne semble en tous cas pas avoir été payante…

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  Source : UNOF, 15 novembre 2001