Gare au changement de père…

29 décembre 2003

Mesdames, imaginiez-vous que le fait d’avoir deux enfants de pères différents augmentait le risque de prématurité du second ? Aussi inquiétant qu’inattendu, ce constat paraît néanmoins indiscutable. Car il est basé sur une large étude menée en Norvège.

Plus précisément dans la région Trondheim. Le Dr Lars Vatten et son équipe ont suivi 31 500 femmes qui se trouvaient dans cette situation d’avoir changé de partenaire entre deux naissances. Plus de 456 000 autres femmes, qui avaient donné naissance à deux enfants du même père, ont constitué un groupe contrôle. Un travail d’importance donc, autant par la taille des cohortes étudiées que par sa durée : 31 ans !

Entre 1967 et 1998, les auteurs ont ainsi enregistré 1,8 millions de naissances. Et d’après leurs résultats, les femmes qui ont changé de compagnon entre deux grossesses ont présenté un indice de risque plus élevé. Soit d’accouchement prématuré, soit de naissance d’un enfant hypotrophique, c’est-à-dire de faible poids de naissance.

Les auteurs proposent deux explications majeures. Ils ont en effet relevé que les femmes qui changeaient de partenaire avaient tendance à attendre plus longtemps avant la conception d’un deuxième enfant. Elles étaient donc plus âgées que les autres au moment de la naissance. Parallèlement, il semblerait que ces femmes aient un mode de vie moins sain que les autres. Elles auraient ainsi davantage tendance à fumer, à consommer de l’alcool et à manger moins sainement. Autant de facteurs qui élèvent le risque de prématurité.

  • Source : British Medical Journal, Volume 327

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