











Le Comité consultatif national d’Ethique (CCNE) doit se prononcer aujourd’hui sur les greffes totales ou partielles d’un visage. Des deux côtés de l’atlantique des chirurgiens américains, britanniques et français s’estiment ” techniquement prêts “.
En juillet 2002, le Dr Paul Butler du Royal Free Hospital de Londres, avait défrayé la chronique en dévoilant ses intentions dans le Lancet. Son idée ? Transplanter des visages de cadavres sur des personnes souffrant d’un traumatisme massif de la face, des ” gueules cassées “.
Quasiment au même moment en France, le Pr Laurent Lantieri de l’Hôpital Henri Mondor (AP-HP) de Créteil, saisissait le CCNE de la question. Composé notamment de médecins, d’anthropologues, de sociologues et de philosophes, le Comité doit donc se prononcer aujourd’hui sur ” les possibilités de reconstruction du visage en cas de défiguration consécutive à un accident, à des brûlures, une explosion ou une maladie. Et non à la chirurgie esthétique qui vise l’amélioration de l’apparence physique sans traumatisme ou maladie initiale. ”
Des conditions extrêmement restrictives, donc. Mais qui posent néanmoins, des questions philosophiques de fond. D’après les médecins, cette technique serait désormais accessible, grâce aux progrès récemment réalisés dans le domaine des traitements anti-rejet. ” La question n’est pas de savoir si l’on peut techniquement réaliser ces greffes, mais si nous devrions le faire ? ” déclarait récemment Paul Butler à la BBC. ” Le côté technique n’est pas le plus compliqué. Des débats relevant de l’éthique et de la morale doivent se tenir, avant de réaliser la première transplantation de ce type “.
Source : CCNE, février 2004, BBC
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