











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Grippe A/H1N1 : antiviraux pour tous les cas suspects
Dans les faits, les médecins sont donc appelés à prescrire un traitement antiviral à tout patient présentant des signes cliniques de grippe : toux et/ou maux de gorge et/ou rhinite associés à une fièvre supérieure à 38°C et/ou des douleurs musculaires et/ou une fatigue persistante.
Diminuer le nombre de cas graves. Comme de nombreux virologues, le Pr Bruno Lina, Directeur du Centre national de Référence de la Grippe à Lyon « demandait la mise en place de cette recommandation depuis un mois ». Et pour cause, « des études montrent clairement aujourd’hui que les antiviraux diminuent le risque de développer une forme grave ».
Un rapport coût-efficacité bénéfique. Le deuxième argument du virologue est économique. « Cela coûte moins cher d’utiliser les stocks d’antiviraux que de devoir gérer davantage de cas hospitaliers », explique-t-il.
Et les résistances. Cette prescription à grande échelle ne risque-t-elle pas de favoriser le développement de résistances aux antiviraux, comme le suggérait l’OMS en septembre dernier ? Bruno Lina n’y croit pas. « Il y a quelques mois, nous ne connaissions pas la capacité du virus à développer des résistances », souligne-t-il. « Aujourd’hui, nous avons seulement 60 cas dans le monde qui surviennent principalement chez des patients immunodéprimés suivant des traitements au long cours ».
Des pneumocoques et des streptocoques. Par ailleurs, une étude publiée hier dans la revue spécialisée Archives of Pathology and Laboratory Medicine revient justement sur le développement des formes graves. Ce travail a été réalisé par des anatomopathologistes new-yorkais qui ont analysés des échantillons de tissu pulmonaire prélevés sur 34 patients décédés de la grippe A/H1N1.
Les auteurs confirment donc l’importance des surinfections bactériennes observées dans 55% des décès. Mais la nouveauté est l’apparition (dans 10% des cas) de la bactérie streptocoque A. « Elle n’était jusqu’alors pas du tout réputée comme étant une bactérie de sur-infection », explique Bruno Lina. Les virologues l’ont désormais à l’œil « car il ne faut pas la sous-estimer ».
Source : Interview du Pr Bruno Lina, Archives of Pathology and Laboratory Medicine, Vol.134, February 2010
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