











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Grippe A(H1N1) : face au trop-plein de vaccins, la France réduit la voilure…
Elle a également fait savoir que les médecins généralistes pourraient eux aussi vacciner dans leurs cabinets, dès lundi prochain. Elle répond ainsi à une demande de longue date, qui constituait une sorte d’abcès de fixation, obstacle lancinant à la campagne vaccinale.
Alimentée notamment par l’opposition parlemntaire (le député PS Jean-Marie Le Guen demande rien moins qu’une mission parlementaire d’enquête sur le sujet), la polémique enflait depuis cette fin de semaine. Avec le recul, le gouvernement semble avoir acheté de trop grandes quantités de vaccins. Mais pouvait-il faire autrement en juillet dernier, lorsqu’il a commandé 94 millions de doses à 4 laboratoires pharmaceutiques ? Retour sur les faits.
Des objectifs fixés par l’OMS. Le 13 juillet dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fixé trois objectifs principaux à ses 193 Etats-Membres :
– préserver l’intégrité de leur système de soins ;
– réduire la morbidité et la mortalité ;
– réduire la transmission du virus.
A charge ensuite aux pays de mettre en place leur propre stratégie vaccinale pour atteindre ces objectifs.
Deux doses puis une… En France, « la commande de 94 millions de doses était destinée à couvrir la population française sur la base d’un schéma vaccinal » à deux doses, explique le ministère. Des contrats pour l’acquisition de vaccins ont donc été signés à la mi-juillet. A cette époque, « le schéma vaccinal inscrit dans les autorisations de mise sur le marché des vaccins pré-pandémiques était à deux doses », précise-t-on Avenue de Ségur.
A ce stade, il faut en effet rappeler que les stratégies vaccinales ont été élaborées pour contrer le virus H5N1, bien plus dangereux que le virus H1N1 puisque son taux de mortalité est de… 60% ! En ce sens, l’émergence de H1N1 fut donc paradoxalement, une bonne surprise. Les experts ont dû toutefois, adapter leurs recommandations à cette nouvelle donne. C’est ainsi que le 30 octobre dernier, l’OMS recommandait officiellement une dose unique de vaccin chez les plus de dix ans. Une position reprise bien plus tard par l’Agence européenne du médicament (EMEA). Celle-ci ne s’est en effet prononcée que le 20 novembre et sa recommandation suivie par les autorités, en France et ailleurs. « Depuis cette date, il est devenu évident que la France disposerait à terme, en fonction du rythme des livraisons, d’un excédent de vaccins », note le Ministère.
Des Français pas convaincus de l’intérêt de la vaccination … Certes, gouverner, c’est prévoir mais que serait-il advenu si la France s’était retrouvée en pénurie de vaccins ? Au-delà de la polémique actuelle qui ne devrait pas cesser de sitôt, les véritables réponses ne pourront être apportées que dans plusieurs mois… ou plusieurs années, lorsque la pandémie sera passée, et qu’il sera possible de comparer notre situation avec celle des autres pays. Pour l’heure, si l’on s’en tient aux faits : la France se retrouve d’un côté avec un surplus de vaccins et de l’autre avec des citoyens qu’elle n’a pas su convaincre du bien-fondé d’y recourir. Résultat, seuls 5 millions de Français se sont fait vacciner alors qu’une seconde vague pandémique est attendue par certains spécialistes. Et cinq millions, c’est bien peu.
Source : OMS; Ministère de la Santé; TF1
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