











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Grippe aviaire: la menace d’une pandémie…
«Il s’agit d’une grave menace mondiale pour la santé humaine». Le Dr Lee Jong-wook, Directeur général de l’OMS en appelle à l’aide internationale pour combattre le virus de la grippe aviaire qui sévit actuellement dans plusieurs pays d’Asie.
L’Organisation mondiale de la Santé donc, mais aussi l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Office international des Epizooties (OIE) ont lancé hier un appel aux donateurs pour faire face à cette épidémie. Leur objectif : recueillir des fonds destinés à fournir une assistance technique aux pays touchés.
D’après les responsables de ces trois organisations, l’Asie fait actuellement face à une propagation « sans précédent » de cette grippe dite « du poulet ». Pour l’heure, elle a officiellement fait huit morts: six au Vietnam et deux en Thaïlande. Et huit autres pays ont reconnu à des formes diverses, la présence de la maladie : Corée du Sud, Chine, Japon, Taïwan, Laos, Pakistan, Indonésie, Cambodge.
Le virus en question (H5N1) est hautement pathogène. Mais contrairement à ce qui se passe pour le SRAS, il existe des tests de diagnostic et des anti-viraux efficaces. « Cette fois nous avons la possibilité de combattre la maladie avant qu’elle ne prenne des proportions mondiales, à condition de coopérer et de mettre en commun les ressources nécessaires. C’est une entreprise difficile et coûteuse qui doit commencer dès maintenant » insiste le Dr Lee Jong-wook.
H5N1, le virus aviaire le plus inquiétant…
Il existe 15 types ou plus exactement sous-types de virus aviaires. D’après l’OMS, les marchés d’oiseaux vivants jouent un rôle important dans leur propagation. En théorie, ces virus n’infectent pas d’autres espèces que les oiseaux et les porcs. En théorie seulement… Car le premier cas documenté d’infection humaine s’est produit à Hong Kong, en 1997. Une souche H5N1, identique donc à celle qui circule actuellement en Asie, avait alors touché 18 personnes. Parmi elles, six en étaient mortes.
C’est à la suite de cette flambée qu’avait été prouvé pour la première fois que le virus pouvait passer directement de l’oiseau à l’homme. Aucune contamination inter-humaine n’a encore été observée. D’après les experts, l’abattage rapide de toutes les volailles d’Hong Kong – 1,5 millions d’oiseaux avaient été tués en trois jours – avait probablement permis d’éviter une pandémie, c’est-à-dire, une épidémie à l’échelle mondiale.
Mais si les spécialistes craignent particulièrement cette souche, ils redoutent surtout qu’elle ne se combine avec celle de la grippe « classique ». Le duo formerait alors un nouveau virus, sans vaccin connu. Et ouvrirait ainsi la voie à une redoutable pandémie…
Source : OMS, 27 janvier 2004 - Photo : FAO/19194/P. Johnson
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