Grippe aviaire : la Turquie en observation…

11 janvier 2006

Une équipe de l’OMS est en Turquie depuis dimanche pour, en direct, évaluer la situation sanitaire locale. Alors que la flambée de grippe aviaire passe de l’est à l’ouest du pays, des faiblesses se font jour dans la veille épidémiologique sur place.

Avec une 15ème personne hospitalisée en moins d’une semaine, la transmission du virus sur les rives du Bosphore semble s’accélérer. Ce processus trahit-il la présence d’un nouveau sous-type de virus, plus virulent que celui qui circule en Asie où deux nouveaux décès viennent d’être enregistrés ?

Pas du tout“, explique le Dr Guénaël Rodier, chef de la délégation de l’OMS actuellement sur place. Conseiller spécial en charge des Maladies transmissibles au Bureau de l’OMS pour l’Europe à Copenhague (Danemark), il est l’ancien directeur de la Division des maladies transmissibles au siège de l’OMS à Genève. Ses premières conclusions sont rassurantes… même si elles mettent en cause implicitement, la surveillance épidémiologique mise en oeuvre ces dernières semaines par Ankara.

Le virus identifié est identique à celui d’Asie. Mais il circulait probablement depuis plusieurs semaines dans les élevages familiaux sans avoir été détecté.” Une circulation qui a donc échappé à la surveillance et aux mesures déployées par les autorités locales. Aujourd’hui “la situation est similaire à celle de l’Asie : de petits foyers familiaux contaminés par un rapport étroit et prolongé avec des volailles infectées. Et comme en Asie, les enfants sont en première ligne“.

Officiellement, la situation semble sous contrôle. En conséquence, l’OMS n’entend pas modifier ses recommandations. “Au vu de la situation sur le terrain, l’Organisation ne recommande aucune restriction (supplémentaire) envers la Turquie“, précise Guénaël Rodier. “La seule mesure efficace consiste à éviter tout contact entre les animaux malades – les volailles n.d.l.r. – et les humains, principalement les enfants“. Une recommandation inchangée par rapport au mois dernier.

La différence tient peut-être au regard de la communauté internationale, attentive aux résultats. Le Directeur régional de l’OMS pour l’Europe, le Dr Marc Danzon est annoncé aujourd’hui à Ankara. Il devait y arriver tôt ce matin pour une “visite de travail” avec le ministre turc de la Santé et d’autres responsables nationaux de la santé.

  • Source : téléconférence de presse de l'OMS, 10 janvier 2006 - Bureau régional de l'Europe de l'OMS - Photo FAO/J.Cendon

Destination Santé
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