Grippe : l’épidémie est terminée… et a fait 8 800 victimes
27 mars 2019
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Selon les autorités sanitaires, l’épidémie grippale est bien terminée. Cette dernière a déjà provoqué 8 800 décès depuis le début de l’hiver. Majoritairement chez les plus de 75 ans.
Pour la sixième semaine consécutive, le taux d’incidence des syndromes grippaux est en diminution en France métropolitaine. Ce qui fait dire à Santé publique France que l’épidémie grippale 2018-2019 est terminée.
Plus de 8 000 victimes. Le réseau de médecins Sentinelles note tout de même que l’épidémie est à l’origine de 8 800 décès dont 87% chez les personnes âgées de 75 ans et plus.
Comment expliquer ces décès ? La grippe peut s’avérer mortelle en cas de complications. Les formes graves concernent certains sujets à risque, comme les plus de 65 ans. Les personnes souffrant d’une maladie chronique, ou immunodéprimées, courent également un danger.
Quid de l’efficacité vaccinale ? Cette saison, 2 virus ont majoritairement circulé : A(H1N1)pdm09 et A(H3N2). Le réseau Sentinelles estime l’efficacité vaccinale chez l’ensemble des personnes à risque à 67% pour la première souche et à 31% pour la seconde. Ce qui est bien pour A(H1N1) mais très insuffisant pour A(H3N2). Or cette dernière a été très active cette saison et se montre particulièrement dangereuse chez les personnes âgées !
Comment expliquer ce manque d’efficacité contre A(H3N2) ? « Plusieurs réponses peuvent être apportées », explique le Pr Bruno Lina, virologue et responsable du centre national de référence sur la grippe à Lyon. « Puiseurs lignages de virus H3N2 co-circulent, dont certains ne sont pas couverts par le vaccin. Par ailleurs, le virus H3N2 est faiblement immunogène (qui a la capacité d’apporter une réponse immunitaire, ndlr) et donc, l’efficacité vaccinale est inférieure à ce qu’on observe avec le H1N1pdm09 qui, lui, est fortement immunogène. Enfin, la production des vaccins en œuf de poule a tendance à modifier légèrement les protéines virales, ce qui réduit quelque peu l’efficacité vaccinale. Cette différence est plus importante pour le H3N2 que pour le H1N1pdm09 ».
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Source : Réseau Sentinelles, 27 mars 2019, Interview du P r Bruno Lina, 6 mars 2019
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet