Grippe pandémique : combien de morts en France ?

11 janvier 2011

En France, 349 décès ont été attribués au virus A/H1N1 durant la pandémie grippale 2009/2010. Alors que l’épidémie de grippe saisonnière sévit actuellement, les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) reviennent sur les caractéristiques de la mortalité liée à ce virus. Avec des chiffres très précis, à prendre toutefois avec des pincettes.

Grégoire Rey et ses collaborateurs de l’INSERM (Le Vésinet- Unité 754) ont repris un à un les certificats de décès susceptibles d’être liés à la grippe « sur la période étudiée ». C’est-à-dire entre le 1er juillet 2009 et le 10 février 2010. Ils ont ensuite comparé leurs résultats à ceux des dix saisons grippales précédentes.

Sur l’ensemble des saisons 2000/2009, un total de 4 281 décès liés à la grippe a été rapporté. Soit une moyenne de 428 décès par an. Et sur la saison 2009/2010, les auteurs en ont précisément comptabilisé 349. « La mortalité liée à la grippe pandémique 2009, telle qu’elle a été enregistrée dans les certificats de décès, n’a pas été plus importante », commentent-ils. Bien au contraire, elle a même été légèrement inférieure à la moyenne des années précédentes.

349 morts ou… 8 fois plus ?

Ces chiffres doivent être analysés avec recul. Ce travail en effet, ne prend en considération que les dossiers affichant la mention « grippe » comme cause de décès. Autrement dit, les nombreux cas où la grippe a été « le facteur déclenchant une décompensation sur un terrain fragile » (asthme…) n’ont pas été pris en compte. Au final, la mortalité totale pourrait être « jusqu’à 8 fois supérieure à celle estimée à partir des certificats de décès », précisent les auteurs.

Une certitude enfin, Rey et son équipe confirment que le virus A/H1N1 pandémique a frappé une population particulièrement jeune. L’âge moyen des victimes s’établit à 59,4 ans en 2009/2010 contre… 81,7 ans les années précédentes. « La population âgée, habituellement première victime du virus, semble avoir été concernée de façon moins marquée ». Le constat n’est pas nouveau. De nombreux épidémiologistes ont déjà souligné que les plus de 65 ans avaient été relativement épargnés par l’infection. Vraisemblablement parce qu’ils ont été en contact avec un virus H1N1 proche. C’était lors de la pandémie asiatique de 1957/1958.

  • Source : BEH n°1, 11 janvier 2011

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