











Quelques heures à peine après son intervention devant la presse mondiale, le bilan intermédiaire de cette flambée épidémique avait en effet quasiment doublé. Plus de 1 300 cas étaient officiellement confirmés au Mexique et aux Etats-Unis… A ce stade, peu de certitudes :
Deux cas suspects en France
Sommes-nous à la veille d’une pandémie comparable à celle de 1918, qui fit entre 20 et 50 millions de morts selon les estimations ? Il serait prématuré de répondre de manière univoque à cette question. Pourtant, Margaret Chan estime sans ambages que « la question d’une alerte pandémique est à l’ordre du jour ». Nous ne sommes pas démunis pour autant. « Pour l’heure » souligne-t-elle, « les premiers tests de résistance ont démontré que le nouveau virus est sensible au Tamiflu ».
Les autorités françaises se penchent actuellement sur deux cas considérés comme « suspects », observés chez des voyageurs de retour du Mexique. Ils sont actuellement hospitalisés à Bordeaux et Marseille.
La situation est considérée comme sérieuse. Les 81 morts enregistrés à ce jour au Mexique, et les 8 cas américains justifient naturellement cette attitude… Un « Centre de crise » a été ouvert dans le cadre de la veille sanitaire. Une plate-forme téléphonique d’information est ouverte au 0825 302 302 (0,15 euro la minute) du lundi au samedi de 9 heures à 20 heures. Elle est exceptionnellement accessible ce dimanche jusqu’à 22 heures.
Ce dispositif complète le site internet mis en ligne par le gouvernement, dont les recommandations sont mises à jour régulièrement. Ces dernières sont d’un intérêt particulier pour les voyageurs qui envisagent de se rendre au Mexique.
L’OMS maintient son niveau d’alerte en phase III
Pour sa part, l’Organisation mondiale de la Santé n’a pas jugé utile de modifier son niveau d’alerte. Ce dernier demeure en phase III sur une échelle qui compte 5 niveaux. “Le fait de passer à la phase IV signifierait que les pays devraient intensifier fortement les plans de préparation à la pandémie“, confiait le Dr Keiji Fukuda (OMS) au cours d’une conférence de presse dimanche après-midi.
Un tel signal semble-t-il, serait prématuré. “Nous ignorons encore le niveau de sévérité de l’infection provoquée par le virus” (responsable de cette flambée), souligne-t-il. Les virus responsables de l’influenza “ont tendance à évoluer et à muter facilement et fréquemment. A la suite de ces mutations, ils peuvent gagner ou au contraire, perdre en virulence“. En d’autres termes, une période d’observation est encore nécessaire pour mesurer la virulence du virus, sa transmissibilité, et sa période d’incubation…
Les cas signalés aux Etats-Unis seraient relativement légers alors que le niveau de gravité de ceux observés au Mexique suscite davantage d’incertitudes. Le nombre d’infections mortelles ne suffit pas à lui seul, pour établir une hiérarchie entre les deux foyers.
La situation est donc préoccupante mais le monde paraît bien armé. “Nous sommes mieux préparés que jamais à faire face à la situation“, confirme Keiji Fukuda. “La surveillance est meilleure que jamais, plusieurs antiviraux (et vaccins pandémiques) sont en cours d’essais, la communauté scientifique communique en permanence à l’échelle mondiale… Je suis réellement impressionné par la manière dont les Etats-Membres ont géré la situation” jusqu’ici. Une opinion qui recouvre très étroitement l’état d’esprit des participants à la réunion européenne de Faro (Portugal) en septembre dernier…
Source : Conférence de presse téléphonique du Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS, 25 avril 2009 ; Le point sur la grippe, porcine, OMS, 25 avril 2009 ; ministère de la Santé et des Sports, 26 avril 2009 ; Conférence de presse téléphonique du Dr Keiji Fukuda, Assistant directeur général de l'OMS (a.i), 26 avril 2009.