Grippe: traitements, recherche de vaccins, la réponse se structure

02 mai 2009

Plus de 240 cas supplémentaires confirmés au Mexique entre 22:30 GMT le 1er mai et 06:00 GMT le 2 mai. Ce constat doit-il inquiéter? Pour l’OMS en fait, cette augmentation “reflète les résultats des prélèvements des jours précedents“. Toujours est-il que ce ne sont plus 13 pays comme hier mais 15, qui déclarent désormais des cas de grippe A/H1N1. Par ailleurs, la réponse internationale se structure. Les opérations de diagnostic sont généralisées, la recherche pour le décodage du génome viral se poursuit – toujours avec les Centres de référence de l’OMS- et la mise à disposition d’antiviraux s’intensifie.

Au total donc, le Mexique confirme 397 cas dont 16 mortels. Pas de changements aux Etats-Unis – toujours 141 cas dont 1 mortel – ni au Canada (34). La plupart des autres pays conservent également leur statu quo: c’est le cas de l’Espagne (13), de l’Allemagne et de la Nouvelle-Zélande (4 cas chacune), d’Israël (2) et de l’Autriche, du Danemark, de la Chine (région administrative spéciale de Hong Kong), des Pays-Bas et de la Suisse dont chacun déclare 1 cas. Le Royaume-Uni en revanche passe de 8 à 13 cas et la France ne confirme toujours que 2 cas. Pour autant, la confirmation d’un troisième pourrait survenir dans la soirée et 22 cas suspects sont en cours d’investigation.

L’hygiène individuelle, facteur de protection essentiel

Soucieuse d’éviter les réactions irrationnelles, l’OMS insiste ce 2 mai sur le fait que “la consommation de viande de porc bien cuite et de produits d’origine porcine ne comporte aucun risque infectieux.” Elle rappelle également le rôle fondamental de l’hygiène personnelle: “il faut conseiller à chacun de se laver soigneusement et régulièrement les mains à l’eau et au savon, et de consulter sans attendre un médecin en cas de symptômes évocateurs d’un syndrome grippal“: fièvre, douleurs, toux, fatigabilité…

La recherche pour le décodage du génome de la souche en cause se poursuit naturellement, en étroite coopération entre les Centres de Référence de l’OMS et les entreprises du secteur.

Le laboratoire britannique GSK souligne ainsi être “en discussion continue avec l’OMS, le Centre for Diseases Control and Prevention américain, le US Department of Health and Human Services et le ECDC – le CDC européen, ndlr – pour parvenir à une meilleure connaissance de (cette) souche A/H1N1. (Notre) société met ses ressources et ses informations en commun avec celles des autorités, comme elles l’ont demandé, pour mieux estimer les possibilités et les conditions de production d’un vaccin pandémique potentiel, en recourant à la technologie des adjuvants“.

Le vaccin prépandémique mis au point par cette entreprise s’il a été le premier à recevoir une autorisation européenne de mise sur le marché, est en effet inopérant dans le cas de figure actuel. Il a été basé sur le modèle d’une grippe “aviaire” H5N1. Comme ses confrères naturellement, GSK dit toutefois “se tenir prêt à produire (un vaccin) potentiel contre le souche A/H1N1 dès que l’OMS et les autorités de santé auront émis leurs recommandations quant à sa formulation“.

La production des vaccins contre la grippe saisonnière – l’hémisphère sud est entré en hiver depuis peu… – se poursuit également chez tous les fabricants concernés. Et c’est important car le moment venu, il sera sans doute difficile de produire simultanément des quantités suffisantes de vaccin saisonnier et de vaccin pandémique. Chaque dose de vaccin nécessite l’utilisation de deux oeufs de poules fécondés… ce qui implique une logistique considérable!

Certains stocks d’antiviraux mobilisés

Les deux antiviraux dont l’efficacité contre le virus porcin A/H1N1 est reconnue – Tamiflu et Relenza – sont également disponibles en quantités.

GSK fait savoir qu’il a pris des dispositions pour augmenter sa production de Relenza. Celle-ci va passer à 5 millions de traitements par mois d’ici le prochain trimestre, sachant que “les quantités fournies à 26 gouvernements depuis 2003 représentent 13% des stocks stratégiques mis en place par ces derniers“. Roche en Suisse, qui produit le Tamiflu, fait savoir également qu’il accroît sa production “pour répondre au mieux aux besoins de toutes les parties concernées“.

Dans le même temps, il a fait savoir que l’OMS lui a fait parvenir une demande “pour mobiliser les stocks de réponse d’urgence. Ce stock est donc déployé à destination des pays concernés, à la discrétion de l’OMS“. Ces derniers sont constitués de 2 millions de doses détenues par l’OMS, et de 3 millions de doses gérés par Roche.

Pour toute information sur la grippe enfin, vous pouvez composer le 0825 302 302 ou consulter le site internet www.sante-sports.gouv.fr.

  • Source : Organisation mondiale de la Santé, Update 9, 2 mai 2009; Cellule interministérielle de Crise (CIC), conférence de presse 2 mai 2009; Roche, 2 mai 2009; GlaxoSmithKline update: influenza A (H1N1), 2 mai 2009.

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