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La prise de compléments alimentaires pendant la grossesse doit être surveillée médicalement. L’Anses rapporte des signalements de cas d’hypercalcémie néonatale et d’hypothyroïdie congénitale impliquant ces produits. Explications.
Dans le cadre du dispositif national de nutrivigilance, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’environnement et du Travail (Anses) a mené une enquête visant à évaluer les risques associés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux femmes enceintes. Et plus précisément ceux contenant de la vitamine D ou de l’iode.
Dans son avis publié ce jour, l’Agence met en garde « contre la multiplication des sources de vitamines et minéraux, en l’absence de besoins établis ». Elle attire particulièrement l’attention des professionnels de santé « sur l’importance de ne pas cumuler les sources de vitamines et minéraux sans suivi biologique régulier ». L’Agence rappelle par ailleurs aux femmes enceintes de ne pas consommer de compléments alimentaires sans l’avis d’un professionnel de santé.
Pas de complément alimentaire sans en informer le médecin
Cinq cas d’hypercalcémie néonatale et deux cas d’hypothyroïdie congénitale, susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires, ont été portés à la connaissance de l’Anses. L’analyse montre que les doses de vitamine D des compléments alimentaires « grossesse », à elles seules, ne sont pas susceptibles d’entraîner une hypercalcémie chez une femme enceinte ou un fœtus sain. « Néanmoins, une hypersensibilité génétique à la vitamine D peut entraîner une hypercalcémie » indique l’Anses. La recherche d’une mutation du gène prédisposant à l’hypersensibilité à la vitamine D, peu fréquemment effectuée actuellement, aurait donc pu permettre de confirmer l’origine des hypercalcémies observées. Pour les deux cas d’hypothyroïdie, les données disponibles ne permettent pas d’incriminer formellement le complément alimentaire, qui n’était pas la seule source d’iode à laquelle était exposée la personne.
De manière générale, l’Agence souligne l’importance de ne pas cumuler les sources de vitamines et minéraux sans suivi biologique régulier. Elle rappelle enfin aux professionnels de santé l’importance de déclarer au dispositif de nutrivigilance les effets indésirables portés à leur connaissance, qui seraient susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires.
Source : Anses, 7 juin 2017
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon
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